Question posée par Arno le 29/03/2019
Bonjour,
Votre question porte sur cette vidéo, diffusée par le collectif «Urgence notre police assassine» ce mardi 26 mars, et dont vous nous avez demandé si elle était authentique.
🛑Écoutez les propos de ce policier Municipal, insultes racistes. La scène s’est produite dans la soirée du vendredi 15 mars à Grasse dans les alpes maritimes. Témoignage : « Le policier qui insulte l’homme à terre n’en n’est pas à son coup d’essaie, il a déjà abusé de son pouvoir à plusieurs reprises, dans la ville beaucoup de témoignage en atteste de même que des amies à moi ce sont déjà fait fouiller alors qu’un policier municipal, il me semble n’a pas le droit » Législation : La fouille dans les affaires personnelles (sac, portefeuille, poche, etc.) d'une personne est assimilée à une perquisition. Seul un officier de police judiciaire (OPJ) ou un gendarme peut fouiller dans les effets personnels d'une personne, en cas de flagrant délit, d'enquête préliminaire ou de commission rogatoire. Un douanier peut effectuer la fouille lors de la recherche d'une fraude. Les agents de surveillance, de gardiennage ou de sûreté, y compris les agents agréés employés par des sociétés privées, peuvent inspecter visuellement les bagages à main et, avec le consentement de la personne, les fouiller. Toutefois, ils ne peuvent exercer leurs fonctions qu'à l'intérieur des bâtiments ou dans la limite des lieux dont ils ont la garde. http://www.sdpm.net/2017/06/fouilles-palpations-la-legislation-pour-les-policiers-municipaux.html
Posted by Collectif urgence notre police assassine on Tuesday, March 26, 2019
On y voit plusieurs policiers qui semblent maintenir au sol une personne en cours d'interpellation. Une voix se détache et on entend (même s'il est parfois difficile de bien distinguer chaque mot) des insultes comme «sale chien», «ferme ta gueule», mais aussi «sale race» ou «dis moi ce que t'as Choco !». La légende de la vidéo précise que ces images ont été tournées «dans la soirée du vendredi 15 mars à Grasse dans les Alpes-Maritimes».
Elle a été vue plus de 80 000 fois sur Facebook sur le compte du collectif, et près de 200 000 fois sur Twitter, suscitant l'indignation concernant les insultes et propos racistes.
Une enquête ouverte
La vidéo a été authentifiée par le journal Nice Matin, qui précise qu'il s'agit de «l'interpellation d'un Cap-Verdien âgé de 35 ans boulevard du Jeu-de-Ballon» par quatre policiers municipaux. Le maire de Grasse a estimé que la vidéo «ne montre qu'une partie de l'interpellation et occulte les menaces de mort proférées à l'encontre des agents» tout en demandant au directeur général adjoint en charge de la police municipale de mener une enquête interne «pour que toute la lumière soit faite» et que «les mesures soient prises pour qu'un tel comportement ne se reproduise plus».
En off, un policier estime également auprès du quotidien qu'il faut «remettre ces images dans leur contexte, même si rien ne justifie ces mots inacceptables» : «Nos conditions de travail sont difficiles. Cet homme a été arrêté en état d'ivresse, après avoir frappé un jeune. Il a lui aussi insulté et menacé les agents…»
Une enquête a enfin été ouverte pour «injure publique à un particulier en raison de son origine ethnique» par la procureure de Grasse, Fabienne Atzori.
La victime des propos racistes indique à CheckNews avoir également saisi la justice. «Je ne mets pas tous les membres des forces de l'ordre dans le même sac, par exemple avec les gendarmes ça se passe toujours très bien. Mais les policiers n'ont pas le droit de me dire "sale race", ce sont des gardiens de la paix pas des cow-boys», explique celui qui se fait surnommer Kin. Il explique à CheckNews avoir été interpellé à la suite d'une «bagarre avec un collègue après quelques verres de trop», qu'il juge sans gravité. Il nie toute menace envers les agents : «Quand ils m'ont insulté, j'ai dit "Tant qu'à faire, je me mets une balle dans la tête", et ils ont fait semblant de croire que je les menaçais eux.»
La vidéo ne permet pas de trancher entre cette version et celle des policiers municipaux.
Cordialement