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Don du sang : les règles sont-elles désormais les mêmes pour tous ?

Au 1er février, le délai d'abstinence obligatoire pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes sera réduit. Il n'existe pas pour les autres personnes.
Un homme donne son sang le 21 décembre 2017 à Tours. (Photo Guillaume Souvant. AFP)
publié le 19 juillet 2019 à 17h04

Question posée par François le 19/07/2019

Bonjour,

Nous avons reformulé votre question, qui était : «Les règles du don du sang pour les HSH vont-elles devenir les mêmes que pour les hétérosexuels ?»

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé cette semaine l'ouverture du don de sang aux hommes n'ayant pas eu de relation sexuelle entre hommes dans les quatre derniers mois, avec la précision suivante : «Cette évolution sera mise en œuvre à compter du 1er février 2020. Elle sera évaluée très attentivement et en toute transparence pour permettre à horizon 2022 d'envisager l'alignement des critères de sélection pour tous les donneurs.»

Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) n’ont le droit de donner leur sang que depuis 2016. Mais jusqu’à aujourd’hui, ils devaient avoir respecté une période d’abstinence de douze mois.

S'il y a évolution, les critères ne sont donc toujours pas les mêmes que pour les hétérosexuels. L'Etablissement français du sang (EFS) explique ainsi à CheckNews : «Le don n'est possible pour les hétérosexuels qu'en cas de mono partenariat réciproque au cours des quatre derniers mois.» Aucun délai d'abstinence n'est donc prévu. Et l'EFS d'ajouter: «à noter que cette condition n'existe pas pour les femmes qui ont eu des relations sexuelles uniquement avec des femmes».

Tous les autres critères, comme ne pas être allé dans un pays où l'épidémie est forte, sont les mêmes pour tous les donneurs. Comme le rappelle Libération, plusieurs associations LGBT avaient décidé le mois dernier de porter plainte contre la France devant la Commission européenne pour discrimination, en raison de ce délai d'abstinence.

Un communiqué du ministère de la Santé précise que cette ouverture du droit n'est qu'une première étape, «la cible fixée étant l'alignement à terme des critères pour tous les donneurs, la disparition de la référence à l'orientation sexuelle au profit de la recherche d'un comportement individuel à risque». L'étude épidémiologique montre en effet que «le risque de transmission du VIH par transfusion sanguine est resté stable, à un niveau très faible, avant comme après l'ouverture du don de sang aux HSH» en 2016.