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Des balles réelles ont-elles été tirées devant le domicile d'un député LREM, comme l'affirme Aurore Bergé ?

La députée des Yvelines et porte-parole d'En Marche, Aurore Bergé, a déclaré ce matin sur BFMTV que quelqu'un avait tiré, à balles réelles, devant le domicile d'un député LREM. Faisant référence à un épisode datant de décembre 2018.
La porte-parole de LREM Aurore Bergé, en mai à l'Assemblée nationale. (PHILIPPE LOPEZ/Photo Philippe Lopez. AFP)
publié le 30 juillet 2019 à 11h38

Question posée par Fabien le 29/07/2019

Vous faites référence aux propos tenus ce matin par Aurore Bergé, député des Yvelines et porte-parole d'En Marche, sur BFMTV : «Moi j'ai vu un certain nombre de mes collègues subir des attaques d'une gravité inouïe. Quand vous avez quelqu'un qui tire devant votre domicile à balles réelles. Quand vous avez votre voiture personnelle qui est brûlée juste en bas de votre domicile […] Tout ça, tout ce climat-là, on cherche à générer un sentiment de peur parmi les parlementaires, pour probablement qu'on change nos votes, qu'on change nos décisions. Et tout ça, c'est extrêmement dangereux pour la démocratie.»

Contactée par CheckNews, Aurore Bergé affirme qu’elle faisait référence à son collègue Bruno Questel qui, en décembre 2018, avait en effet raconté avoir entendu, un soir, six coups de fusil tirés devant chez lui.

«Aux alentours de 23 heures, six coups de fusil de chasse ont été tirés en l'air devant son portail à Bourgtheroulde. Quelques minutes plus tard, "une vingtaine de véhicules" et "une quarantaine de personnes" étaient là, raconte l'élu. Il s'agirait de gilets jaunes qui organisaient un blocage à un kilomètre de là», écrivait France Bleu Eure à l'époque. Le député, qui avait à l'époque reçu les soutiens des ministres Bruno Le Maire et Sébastien Lecornu, avait porté plainte dans la foulée.

Concernant la voiture brûlée, Aurore Bergé faisait très probablement référence à la voiture de Jacqueline Dubois, la députée LREM du Sarladais, en Dordogne, brûlée devant chez elle en décembre dernier également.

Ce 30 juillet 2019, sur l'antenne de BFMTV, Aurore Bergé a prononcé ces propos dans un contexte bien particulier : voilà en effet plusieurs jours que pour protester contre le Ceta, des opposants au traité s'en prennent aux élus LREM ayant voté la semaine dernière le traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada. Une petite dizaine de permanences ont ainsi été prises pour cible en une semaine. A Guéret, dans la Creuse, un mur a ainsi été monté devant la permanence de Jean-Baptiste Moreau, lui-même agriculteur, qui s'est démené pour défendre le Ceta sur les plateaux télé comme à l'hémicycle et se retrouve donc accusé de «trahir» les siens. A Vesoul, les bureaux de la députée Barbara Bessot-Ballot ont été bétonnés, enfermant la permanence derrière un mur de 2,5 mètres de haut. Dans les Pyrénées-Orientales, la Saône-et-Loire ou le Lot-et-Garonne, ce sont les bureaux des députés LREM qui ont été noyés sous les déchets agricoles. Dans la nuit du 29 au 30 juillet 2019, le Forum citoyen de la République en marche a également été dégradé à Foix, en Ariège. La façade est désormais recouverte de plusieurs tags : «Fuck le système» «ACAB» (acronyme de l'anglais «All cops are bastards», ou «Tous les flics sont des salauds» en français), et «En marche ou crève».

Cordialement