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«Libé» est-il le premier média à supprimer ses trackers publicitaires pour ses abonnés ?

A compter du 29 octobre, les données de navigation des abonnés de «Libé» ne seront plus utilisées à des fins publicitaires. Une première pour un quotidien généraliste en France.
Une photo de l'entrée de Libération en février 2014 (Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 11 octobre 2019 à 17h22

Question posée par Stanislas le 10/10/2019

Bonjour,

Vous faites référence à l'annonce faite hier, 10 octobre, sur l'antenne de France Inter, dans l'émission L'Instant M, par Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération. Comme expliqué sur le site de Libé, l'ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l'offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieront, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l'abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications).

Les trackers publicitaires, ou «mouchards», ce sont des petits bouts de code qui, sur un site, permettent à des entreprises de récolter vos données de navigation (sur le site de Libé ou ailleurs) pour ensuite vous envoyer des messages publicitaires ciblés. Cela représente une petite partie des recettes publicitaires des sites qui les utilisent.

«Nous garantirons ainsi à nos abonnés une lecture en toute sérénité, sans que leurs données de navigation soient transmises à des tiers publicitaires. Plus précisément, nous ne transmettrons aucune des données personnelles liées à la navigation ou au comportement des abonnés de Libération», explique la direction du journal, à la suite de cette annonce. Ces mouchards publicitaires sont, en effet, présents sur l'ensemble des sites des titres de presse français, que ceux-ci proposent, ou non, des offres d'abonnement. «Le Monde, Le Figaro, Mediapart, sur tous ces sites, vous avez entre 1 et 10 trackers publicitaires», rappelait ainsi  Clément Delpirou sur l'antenne de France Inter.

En France, d’autres médias comme NextInpact, spécialisé sur le numérique, Reflets, site généraliste sur abonnement, et Canard PC, site de jeux vidéo, proposent déjà à leurs utilisateurs que leurs données de navigation ne soient pas utilisées à des fins publicitaires. Mais c’est la première fois en France qu’un quotidien national propose cela à ses lecteurs abonnés.

Comment est née cette idée ? «J'y ai pensé à la rentrée», raconte Clément Delpirou à CheckNews. «En me disant que, comme beaucoup de médias français, Libé offrait zéro publicité visible à ses abonnés connectés. Mais qu'il restait ces trackers invisibles qui régissent nos vies dans nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs. J'ai pensé que c'était cohérent, pour quelqu'un qui s'engage à devenir abonné à Libé, qu'il soit débarrassé de cela».

La direction de Libé s'est-elle inspirée du Washington Post, qui propose de son côté un abonnement plus cher pour ceux qui veulent être débarrassés de tout tracker publicitaire ? Non, assure le même Delpirou. «Pour notre application Rajeux, ou notre newsletter Tu mitonnes !, nous nous étions inspirés du New York Times. Mais là, nous avons réalisé, après coup, que le Washington Post proposait une option similaire. L'abonnement zéro data n'est pas calqué sur un autre média.»

Cordialement

Edit du 11 octobre à 18h30 : changement de qualification pour le site Reflets, et modification de la phrase «Mais c'est la première fois en France qu'un site de presse généraliste propose cela à ses lecteurs abonnés» en «Mais c'est la première fois en France qu'un quotidien national propose cela à ses lecteurs abonnés».