Question posée par Olivier S. le 28/10/2019
Bonjour,
Nous avons reformulé votre question : «D'un point de vue sunnite, que se passe-t-il quand un calife (celui qu'on considère comme tel en tout cas, je parle pour les jihadistes avec Al-Baghdadi) disparaît ?»
Après la mort d'Al-Baghdadi, annoncée dimanche, l'EI a annoncé le nom du nouveau calife le remplaçant ce jeudi. Il s'agit d'Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi.
Par définition, le calife est le successeur du prophète Mahomet. Il est un souverain musulman, investi du pouvoir spirituel et temporel. La grande époque des califats fut le Moyen Age. Le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, s’était autoproclamé le titre de calife en 2014.
Pour vous répondre sur la succession, nous avons contacté le politologue germano-égyptien, expert du jihadisme, Asiem El Difraoui, qui estime qu'«il n'y a pas de mécanisme ou de logique absolue pour désigner le successeur d'un calife». Un avis partagé par Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes (et également auteur du blog sur Libé «Jihadologie») qui explique à CheckNews qu'«un calife peut désigner son successeur, c'était le cas d'Abou Bakr As-Siddiq [le successeur du prophète Mahomet et premier calife de l'islam, ndlr] qui a désigné Omar Ibn al-Khattâb. Il peut aussi désigner le conseil restreint qui désignera son successeur, comme l'a fait Omar Ibn al-Khattâb en nommant ceux qui désigneraient le prochain calife, Othmân Ibn Affân».
Comment, alors, a été désigné le nouveau calife ? Interrogés sur ce point, les deux chercheurs indiquent à CheckNews qu'ils n'ont pas connaissance de l'existence d'une directive d'Abou Bakr al-Baghdadi concernant son successeur. Selon l'AFP, un enregistrement audio de sept minutes publié par l'EI ce jeudi indique qu'une assemblée consultative a prêté allégeance à Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi en tant que «commandeur des croyants» et nouveau «calife des musulmans».
Cordialement