Question posée par Éloïse le 10/11/2019
Bonjour, votre question a été raccourcie, la voici en intégralité : «Pourquoi les raisins secs n'ont pas de pépins ? Est-ce que ce sont des OGM ?»
L'absence de pépin dans les raisins secs n'a rien à voir avec une quelconque modification génétique, mais avec le choix de variétés de raisins n'ayant pas – ou très peu – de pépins. On parle alors de fruit apyrène, en botanique, lorsqu'il ne contient pas de graines. Ainsi, si vous faites un tour dans votre supermarché au rayon épicerie, vous constaterez que la composition des raisins secs est sensiblement la même : raisins de Sultanine (Thompson Seedless, dans son appellation nord-américaine) ; huiles naturelles. Le choix (quasi systématique) de ce cépage est donc lié à l'absence naturelle de pépin. En 2017, selon la Conférence internationale des pays producteurs de raisins secs sans pépins, 98,2 % de la production mondiale de raisins secs était issue de Sultanine.
Le raisin Sultanine est une variété ancienne issue d'Afghanistan, comme l'indique le catalogue de l'OIV (Organisation internationale de la vigne et du vin).
A noter que d'autres espèces sans pépin peuvent être créées (que ce soit pour la production de raisins secs ou de raisins de table), mais sans passer pour autant par la case OGM. Pour preuve, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a créé en 1964 le Danuta, un raisin de table sans pépins. Cette variété est issue de l'hybridation du Dattier de Beyrouth et du Sultana moscata (déjà issu d'un croisement avec le Sultanine). Les chercheurs ont étudié pendant vingt ans les caractéristiques génétiques de l'apyrénie – absence de pépin – chez la vigne pour mettre au point cette innovation. Depuis 1990, le Danuta est la première espèce sans pépin inscrite au catalogue en France. «Depuis la création de Danuta, d'autres variétés de raisin de table sans pépins ont été inscrites au catalogue notamment les variétés Alvina, Madina et Exalta obtenues également par l'Inra», comme l'indique cet article sur le site de l'Institut de recherche agronomique.
Cordialement
Mathilde Ledroit, Tiphanie Benard, Anne Charlotte Marill
Cet article a été rédigé dans le cadre d’une formation à l’IEJ (Institut Européen de Journalisme)