Question posée par Philippe le 09/01/2020
Bonjour,
En cette semaine de partiels, plusieurs messages évoquant des copies d'étudiant arrachées ont circulé. «Voilà comment ça se passe les blocus à Nanterre ! Ils nous arrachent les feuilles en plein examen ! Pourquoi la sécurité ne les vire pas de nos amphis ? A ce point, ils ne veulent pas qu'on réussisse nos études ?» assure un internaute qui publie une vidéo (partagée plus de 4 000 fois) dans laquelle on voit un étudiant intervenir avec véhémence. Un communiqué de l'UNI, syndicat étudiant classé à droite, évoque aussi des perturbations et des copies arrachées à Rennes-2 et à Nanterre.
Voilà comment ça se passe les blocus à Nanterre !
— Jonas coso (@cosomodo24) January 7, 2020
Ils nous arrachent les feuilles en plein examen ! Pourquoi la sécurité ne les vire pas de nos amphis ? À ce point ils ne veulent pas qu'on réussisse nos études ? @UParisNanterre @JFBalaude #greve #NanterreUengreve #Partiels pic.twitter.com/fnSLeKf6bW
Pas de copies arrachées à Nanterre mais des menaces
Cependant, d'après deux étudiants présents contactés par CheckNews, aucune copie n'a été arrachée lors de cet examen de première année de licence de droit qui s'est déroulé mardi dans l'amphithéâtre A du bâtiment Simone Veil. Alors que l'examen avait commencé depuis une trentaine de minutes, des étudiants mobilisés sont entrés dans la salle pour «débrayer». C'est-à-dire encourager les autres élèves présents à les rejoindre. «Personnellement, j'étais devant. Je voyais tout ce qui se passait. Les élèves ne nous ont pas forcés à rejoindre leur cause. Certes, il y avait beaucoup de bruit. C'est vrai que pour composer ce n'était pas facile, mais ils nous ont juste dit : "Allez, allez ! Solidarité, levez-vous, vous laissez pas faire !"» explique Dan (1), étudiant en L1.
Thomas, un autre élève présent, indique toutefois qu'une dizaine de personnes restées au fond de l'amphi (près de la porte de l'entrée), là où il se situait, ont appelé à «déchirer des copies». «Comme on était plusieurs à continuer de composer, ils ont dit :"Enlevez-leur leurs copies et déchirez-les"» explique-t-il. Mais «en quelques minutes, la responsable est arrivée pour suspendre le partiel», explique-t-il. La majorité des élèves sont donc sortis. Une trentaine d'élèves auraient toutefois rendu leur copie.
Contactée, l'université Paris-Nanterre confirme que l'examen a bien été annulé. «Des élèves sont entrés pour débrayer, mais des étudiants ne se sont pas levés et certains ont menacé de déchirer des copies. La sécurité est intervenue pour les en empêcher. Le partiel a été trop perturbé et a donc été annulé», explique-t-elle.
Des copies arrachées à Rennes, d’après l’université
Pas de copies arrachées à Nanterre donc. En revanche, cette histoire fait écho à des faits rapportés dans un communiqué de l'université Rennes-2, jeudi, qui déplorait des «bousculades, insultes et des copies arrachées et déchirées». Contacté, l'établissement explique que des incidents concernant les copies ont eu lieu, même s'ils ont été «minoritaires». Ils se sont déroulés lundi dans «deux amphithéâtres maximum», d'après ce qui leur a été rapporté par le personnel présent à ce moment-là.