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E3C : les lycéens de la Rochelle menacés d'un zéro pour avoir manifesté pourront passer au rattrapage

Des élèves d'un lycée de La Rochelle qui risquaient un zéro après avoir été interdits de se présenter à une épreuve de contrôle continu vont pouvoir demander à passer au rattrapage. Une décision prise «par le rectorat en lien avec le ministère»
Rectorat de Poitiers (GUY Christian/Photo C. Guy.hemis. AFP)
publié le 13 février 2020 à 7h02

Une quinzaine d’élèves du Lycée Valin de la Rochelle s’étaient vus refuser les rattrapages aux épreuves communes de contrôle continu -dites E3C- en raison de leur participation supposée à un blocus. Ils devraient finalement pouvoir repasser les rattrapages au printemps.

Pour rappel, plus d'une centaine de lycéens n'avaient pas assisté à une épreuve d'Histoire-Géographie alors qu'un blocus se tenait devant leur établissement. Mais le proviseur avait jugé que l'absence de certains élèves n'était pas motivée par une raison de «force majeure», comme nous l'expliquions dans une réponse précédente, les exposant ainsi à un zéro.

Parmi les arguments invoqués pour justifier cette décision : le fait d'avoir participé aux manifestations ou/et au blocage du lycée. Mais aussi, de façon plus surprenante, le fait de s'être abonné au compte Instagram @BlocusValin, qui appelait au blocage du lycée Valin il y a déjà deux semaines.

Alors que cette décision a été vivement critiquée, une délégation composée de la FCPE, de parents d'élèves concernés et d'une représentante des lycéens a été reçue au ministère de l'Education nationale, vendredi 7 février. «La réunion a duré une heure et demie. Nous avons posé un ultimatum au ministère en demandant une réponse d'ici lundi. Lundi, nous avons été informés que les lycéens de Valin pourraient repasser les rattrapages. Nous avons aussi demandé la même réponse pour tous les autres lycéens concernés en France», explique Carla Dugault, co-présidente nationale de la FCPE.

Contacté le ministère explique que «les élèves pourront envoyer une demande de recours gracieux qui sera étudié avec bienveillance». «La décision a été prise par le rectorat en lien avec le ministère», nous précise-t-on. Pourquoi cette solution ? «Compte tenu du contexte très difficile, nous avons fait preuve de bienveillance. Il faut aussi préserver l'égalité de traitement avec les autres élèves», indique le rectorat de Poitiers. Une fois les demandes acceptées, des rattrapages devront être organisés. «La date et le lieu seront fixés ultérieurement pour ne pas recharger les élèves avec une date trop proche des autres examens», précise le rectorat tout en ajoutant que cette décision revenait à l'établissement.

D'après Sabrina Patat, une parent d'un élève concerné et Raphaëlle Bernard, présidente de l'UNL 17, l'établissement évoquerait déjà une date aux alentours d'avril ou de mai. Des dates autour desquelles les prochaines E3C sont aussi prévues. «Nous allons demander que les rattrapages soient organisés avant», ont indiqué nos deux interlocutrices.

Quant à la menace du zéro pointé, le rectorat explique que les notes «ne vont pas être retirées puisqu'ils n'avaient pas encore été attribués», les commissions d'harmonisation ne s'étant pas encore tenues.