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Marchés, matchs, messes : quelles sont les mesures d’interdiction de rassemblements en France ?

Le gouvernement a notamment annoncé l’annulation au niveau national «des rassemblements en milieu confiné de plus de 5 000 personnes».
Photo d'illustration. Le salon du livre de Paris en 2016. (Photo Jean-Marc Zaorski. Getty Images)
publié le 4 mars 2020 à 11h26

Question posée sur Twitter le 03/03/2020

Bonjour,

Votre question porte sur les mesures prises par le gouvernement et les autorités pour «freiner la propagation» du Covid-19 «sur le territoire», depuis que le pays est entré au stade 2 de la situation épidémique (à savoir une circulation du virus sur le territoire), et alors qu'on se prépare au stade 3.

Alors qu’il s’agissait au stade 1 de limiter au maximum l’entrée du virus sur le territoire (avec des contrôles aux frontières par exemple), le passage au stade 2 a a entraîné des nouvelles mesures visant à limiter les contagions.

Annulation des rassemblement de plus de 5000 personnes en milieu confiné

Samedi 29 février, le gouvernement a ainsi annoncé l'annulation au niveau national «des rassemblements en milieu confiné de plus de 5 000 personnes». Une «mesure générale visant à parer au plus pressé en limitant le brassage de population dans la capitale», où se déroulait notamment le Salon de l'agriculture (qui a donc fermé un jour plus tôt que prévu), comme l'écrivait alors Libération.

En plus de cette mesure visant les lieux fermés, certains rassemblements en milieu ouvert sont annulés au cas par cas s'ils impliquent la présence de personnes issues des zones à risque (dont l'Oise ou la Haute-Savoie), comme le semi-marathon de Paris. Si cette dernière décision a surpris (et a même été bravée par des inscritsqui ont tenu à courir magré tout), elle se justifierait par le fait que la pratique sportive implique «des échanges potentiels de sécretions» a mis en avant Sibeth N'diaye, porte parole du gouvernement, lundi 2 mars sur le plateau de France Info.

«À ce stade», les manifestations sur la voie publique sont toujours autorisées, a-t-elle précisé. Les meetings politiques dans des lieux fermés ne peuvent en revanche se tenir que s'il y a moins de 5 000 personnes.

Evenements sportifs «au cas par cas»

Des matchs de foot qui regroupent des populations très larges ont également été maintenus. C'est le cas par exemple de Lyon - Saint-Etienne, dimanche 1er mars, où plus de 50 000 supporters étaient rassemblés : un évènement qui était «à la fois en dehors des clusters [communes qui regroupent plusieurs cas, ndr] et en dehors d'un lieu confiné», a justifié le ministre de la santé.

Au moins un match, certes dans un stade plus petit, a eu lieu alors que des supporters de l'Oise faisait le déplacement : Lorient - Chambly, samedi 29 février dans l'après-midi, pendant que le ministre tenait son point presse. Contacté par CheckNews, le ministère de la santé n'a pas donné suite à nos sollicitations.

La ministre des sports Roxana Maracineanu a confirmé lors d'un point presse le 3 mars que les réunions sportives en milieu confinés de plus de 5 000 personnes étaient annulées jusqu'à nouvel ordre, et que les manifestations sportives d'ampleur en milieu extérieur seront étudiées «au cas par cas» par les préfectures, avec pour «consigne» d'annuler «les évènements qui brassent des populations de zones à risque». Tout en rappelant que les instances sportives doivent relayer les messages de préventions habituels : «Se laver les mains très régulièrement, utiliser des mouchoirs à usage unique, tousser ou éternuer dans son coude et rester chez soi quand on est malade.»

Tous les rassemblements collectifs interdits dans l'Oise

Au niveau local ensuite, des dispositions ont été prises dans les foyers épidémiques. Dans l'Oise, «tous les rassemblements collectifs sont interdits jusqu'à nouvel ordre» sur l'ensemble du département par arrêté prefectoral. La célébration de toutes les messes est par exemple suspendue, a par exemple indiqué le diocèse à l'Agence France-Presse. Comment expliquer que dans ce même département, des marchés en extérieur aient été fermés alors que les supermarchés restaient ouverts ? Une question de distance, selon Sibeth Ndiaye : on ne trouve pas de «personnes rassemblées au même endroit de manière tassée» dans les grandes surfaces, contrairement aux marchés, selon la porte parole.

Dans le Morbihan, la préfecture annonce également l'interdiction des «rassemblements publics» y compris les «rassemblements dans les lieux de culte» et «les réunions politiques publiques». «En revanche les marchés, hors secteur du cluster, sont autorisés ainsi que l'activité en piscine» dans le département.

En Haute-Savoie, «l'annulation de tous les évènements publics» ne concerne que la ville de la Balme-de-Sillingy et les rassemblements dans les lieux de culte restent autorisés.

Dans le Haut-Rhin, dernier département touché à ce jour, le préfet «a aussi décidé d'interdire les rassemblements publics à Bernwiller et à Hésingue», lieux de résidence de plusieurs personnes contaminées à la suite de leur participation «entre le 17 et le 24 février à un rassemblement cultuel à l'église évangélique à Bourtzwiller».

Au niveau des communes les plus touchées (Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye, Lagny-le-Sec dans l'Oise, la Balme-de-Sillingy en Haute Savoie), le ministre de la santé a par ailleurs «recommandé» samedi aux habitants de «limiter leurs déplacements», «d'éviter de se rendre à des rassemblements, de renoncer aux déplacements inutiles et, si possible de recourir au télétravail». Les établissements scolaires y ont également été fermées au moins jusqu'au 14 mars. Tout comme dans les nouveaux clusters du Morbihan (Auray, Crac'h et Carnac).

Cordialement