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D’où viennent les migrants qui essaient de traverser la frontière gréco-turque ?

D’après les premiers chiffres des autorités grecques et les estimations de la Croix-Rouge, une part importante d’Afghans et de Pakistanais tentent de traverser la frontière.
Des migrants attendent dans la zone tampon à la frontière gréco-turque, près du point de passage de Pazarkule à Edirne, Turquie, le 5 mars 2020. (BULENT KILIC/Photo Bulent Kilic. AFP)
publié le 6 mars 2020 à 16h52

Question posée par Dzamil le 06/03/2020

Bonjour,

Jeudi soir, de nombreux médias grecs ont publié des chiffres identiques, issus de sources gouvernementales, concernant le nombre d'arrestations et tentatives empêchées de franchissement de la frontière dans la province d'Evros, limitrophe de la Turquie.

Selon ces chiffres, depuis la matinée du samedi 29 février jusqu'à la soirée du jeudi 5 mars, les autorités grecques ont observé «environ 38 500 tentatives d'entrée illégale dans le pays». Le gouvernement grec communique également sur l'interpellation de 252 personnes, dont elle détaille l'origine par nationalité ainsi : 64% des personnes arrêtées viennent d'Afghanistan, 19% du Pakistan, 5% de Turquie, 4% de Syrie, 2,6% de Somalie et 5,4% sont issus d'Irak, d'Iran, du Maroc, d'Ethiopie, du Bangladesh et d'Egypte.

Si ces nombres ne concernent que les personnes interpellées, le président de la branche grecque de la Croix-Rouge, Antonius Avgerinos, a indiqué au magazine allemand Focus Online que les Syriens fuyant la guerre ne représentent qu'une petite part des personnes traitées par l'ONG : «Alors qu'il y a cinq ans, ce sont principalement les réfugiés de guerre de Syrie qui traversaient la frontière grecque pour se mettre à l'abri, aujourd'hui, ce sont principalement les migrants qui ont quitté leur pays d'origine pour des raisons économiques.» Selon lui, «la grande majorité d'entre eux viennent d'Afghanistan, suivi par le Pakistan. Et il y a maintenant aussi de très nombreux Africains – surtout d'Ethiopie, du Maroc et d'Algérie».

Dans un communiqué publié mardi, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés notait la présence de «Syriens, d'Afghans, d'Iraniens, de Soudanais et d'autres nationalités» à la frontière entre la Turquie et l'Union européenne.

A travers ces premiers chiffres et estimations, il apparaît donc que beaucoup d'Afghans et de Pakistanais se trouvent actuellement à la frontière greco-turque. Selon le dernier rapport d'activité de l'Office Français de protection des réfugiés et apatrides pour l'année 2018, le taux de protection internationale (hors mineurs accompagnants) décidée par l'Ofpra était de 65,4% pour les Afghans et de seulement 3,5% pour les Pakistanais.

Cordialement.

Ecoutez le podcast hebdo des coulisses de CheckNews. Cette semaine : des migrants accusés de «mise en scène» à la frontière gréco-turque