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Durcissement du confinement : puis-je encore aller voir mon médecin, mon psy ou mon kiné ?

Le nouveau décret restreignant les déplacements limite aussi les déplacements pour raison de santé.
(Photo Bastien Louvet. Sipa)
publié le 24 mars 2020 à 17h34

Question posée par Ingrid le 24/03/2020

Bonjour,

Edouard Philippe a annoncé, lundi, un durcissement du confinement. Vous nous interrogez à propos des sorties pour raisons médicales, à propos desquelles le Premier ministre a indiqué :

«Il faut aussi préciser les règles s’agissant de la santé. Nous voulons que nos concitoyens puissent évidemment se rendre aux urgences quand ils en ont besoin. Nous voulons aussi qu’ils puissent se rendre dans les endroits où ils ont besoin de se rendre pour des soins programmés. Il est bien évident que lorsque l’on a besoin de se rendre dans un centre de dialyse et il faut pouvoir y aller, c’est sans lien avec le coronavirus. Si on interrompait les soins importants de ceux qui ont une maladie chronique, on se retrouverait avec une situation sanitaire qui à bien des égards pourrait être là aussi problématique. Mais là encore, il faut être clair : ce sont les soins urgents ou les soins qui répondent à une convocation d’un médecin ou le cas échéant aller aux urgences de l’hôpital.»

Le décret a en effet précisé les dérogations de déplacements pour motifs de santé. Alors qu'il était jusque-là simplement indiqué qu'étaient autorisés «les déplacements pour motifs de santé», le nouveau décret du 23 mars dispose qu'ils sont autorisés «à l'exception des consultations et soins pouvant être assurés à distance et, sauf pour les patients atteints d'une affection de longue durée, de ceux qui peuvent être différés». Le ministère de l'Intérieur indique à CheckNews que c'«est beaucoup plus restrictif qu'auparavant».

Téléconsultations

Vous nous demandez si un rendez-vous chez un psychothérapeute peut être autorisé. «Il faut voir si le recours à une consultation téléphonique est possible», répond le ministère de l'Intérieur. De son côté, depuis le 16 mars, la Fédération française des psychologues et de psychologie recommande à ses praticiens libéraux de «reporter dans la mesure du possible jusqu'à nouvel ordre leurs consultations» et de «proposer des téléconsultations». Un certain nombre de psys proposent en effet depuis une semaine à leurs patients des rendez-vous à distance. «Exceptionnellement, de rencontrer un patient qu'ils suivent habituellement, s'ils le jugent indispensable pour sa santé mentale. Cette disposition peut être tolérée en respectant strictement les mesures barrière», est-il précisé.

De même, l'ordre national des masseurs kinésithérapeutes a demandé à ses praticiens de fermer leur cabinet dès le 17 mars. «L'Ordre demande également aux kinésithérapeutes de tout mettre en œuvre pour éviter les hospitalisations des plus fragiles en prenant en charge dans le respect strict des règles d'hygiène et à leur seul domicile les patients vulnérables pour lesquels l'arrêt des soins risquerait d'entraîner une aggravation majeure», est-il précisé.

Malgré ces recommandations, CheckNews trouvait encore des rendez-vous disponibles sur Doctolib ce mardi matin.

Cordialement