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Le déconfinement sera-t-il remis en cause le 11 mai s’il y a plus de 3 000 nouveaux cas par jour en France?

Ce chiffre de 3 000 contaminations est directement lié aux capacités de tests dont souhaite se doter la France d’ici le déconfinement
Saint-Nazaire, le 3 avril. Photo Loic Venance ( Photo Loic Venance. AFP)
publié le 2 mai 2020 à 9h24

En plus des différents critères par département (circulation du virus, places en réa…), la mise en œuvre du déconfinement va-t-elle être soumise à une condition supplémentaire au plan national ? C'est ce qui semblait ressortir du discours de mardi du Premier ministre, qui a évoqué un seuil de 3 000 contaminations par jour. «J'ai indiqué que nous fondions notre stratégie de tests sur une hypothèse de 3 000 cas nouveaux par jour autour du 11 mai. Si le confinement se relâchait d'ici là […], alors nous devrions en tirer les conséquences. Je le dis aux Français, si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement.»

Ce chiffre de 3 000 contaminations par jour est, en effet, directement lié aux capacités de tests dont souhaite se doter la France d'ici le déconfinement. Plus tôt dans son discours, Philippe expliquait ainsi : «Le Conseil scientifique nous dit, à ce stade, que les modèles épidémiologiques prévoient entre 1 000 et 3 000 cas nouveaux chaque jour à partir du 11 mai. Parce qu'à chaque cas nouveau correspondra en moyenne le test d'au moins 20 à 25 personnes l'ayant croisé dans les jours précédents. 3 000 × 25 × 7, cela donne 525 000 tests par semaine. 700 000 donnent la marge qui nous permettra, en plus des tests des chaînes de contamination, de mettre en œuvre des campagnes de dépistage comme nous l'avons déjà engagée pour les Ehpad, notamment.» Autrement dit, au-delà de 3 000 nouveaux cas par jour, la France ne serait plus en mesure de tester et suivre les chaînes de contamination.

Au point de remettre en cause le déconfinement ? Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est montré moins affirmatif, jeudi soir sur LCI : «Ce n'est pas un plafond à 3 000 contaminations [par jour]. Disons qu'on est plus confortables pour être capables de tester, tracer, isoler un maximum de patients, lorsque ce maximum de patients est de un à quelques milliers de malades.»

Contacté, son entourage confirmait vendredi que la barre des 3 000 contaminations «ne constitue pas un couperet», qu'il n'y a pas «d'automaticité». Reste qu'en cas d'emballement de l'épidémie, le gouvernement pourrait bien être amené à revoir l'ensemble de sa stratégie.