Question posée par Pierre C le 07/06/2020
Bonjour,
Votre question fait référence à une lettre partagée par plusieurs syndicats d’enseignants en Seine-Saint-Denis, rédigée par des profs et personnels du collège Victor-Hugo d’Aulnay-sous-Bois.
🔴 Les personnels d’enseignement et d’éducation du CLG Victor Hugo (Aulnay-sous-Bois) refusent d’appliquer des consignes à caractère sexiste. 👇
— SNES-FSU 93 (@snesfsu93) June 5, 2020
Une réaction, @AcCreteil ?@DanielAuverlot
@93Fsu @SnesFsuCreteil @SNESFSUhttps://t.co/2rorG9lk17
Dans ce courrier envoyé le 3 juin au recteur de l'académie de Créteil ainsi qu'aux syndicats, des enseignants signalent leur «refus d'appliquer des consignes à caractère sexiste» qui leur ont été transmises par le chef d'établissement. Selon eux, le principal du collège Victor-Hugo leur aurait donné les instructions suivantes : «Concernant les élèves de 4e et de 3e, il nous est demandé d'accueillir en priorité les garçons décrocheurs de 3e, puis les garçons décrocheurs de 4e, ensuite les filles décrocheuses de 3e et enfin les filles décrocheuses de 4e.» La lettre cite également les propos suivants : «Mettons qu'une fois les élèves de 6e et de 5e accueilli-es, il nous reste une capacité de 60 élèves ; si nous avons une liste de 65 garçons décrocheurs et 10 filles décrocheuses, il m'est demandé d'accueillir prioritairement les garçons. Nous accueillerons donc 60 garçons.»
Selon les signataires, qui refusent de traiter différemment leurs élèves en fonction de leur genre, le principal «a précisé que cette décision s'appuyait sur des données statistiques» sur le décrochage. Un argument qui ne convainc pas les enseignants.
L’académie signale une «maladresse» du principal
Contacté par CheckNews pour vérifier l'authenticité des propos rapportés par les enseignants du collège Victor-Hugo, le principal n'a pas souhaité communiquer. A sa place, l'académie de Créteil confirme que «le chef d'établissement a bien dit ce que les professeurs ont écrit dans la lettre», et assure qu'il s'agissait d'une «maladresse», terme que le principal aurait lui-même employé.
La lettre envoyée par les enseignants avait pourtant obtenu, hier, une réponse brève de la part de Daniel Auverlot, le recteur de l'académie, que certains internautes et le Snes-93, indignés, avaient interprétée comme la reconnaissance d'une consigne rectorale. Il y était écrit : «Les résultats au diplôme national du brevet, les exclusions définitives, les résultats à l'évaluation à l'entrée en sixième montrent hélas dans l'académie de Créteil une grande fragilité des garçons. En revanche nous avons à travailler, et nous le faisons, sur l'ambition scolaire des filles au lycée et au lycée professionnel.»
Nous avions eu quelques échos la semaine passée, sans que nous puissions établir s'il s'agissait d'une consigne rectorale ou d'une injonction locale.
— SNES-FSU 93 (@snesfsu93) June 7, 2020
Il semblerait que nous ayons maintenant la réponse.
Interrogée sur ce point, l'académie de Créteil assure qu'elle n'a «jamais transmis de consigne académique pareille» et qu'elle a demandé au principal du collège Victor-Hugo de ne plus appliquer de distinction entre filles et garçons touchés par le décrochage scolaire.
Ecoutez le podcast hebdomadaire des coulisses de CheckNews. Cette semaine :
L’épidémiologiste britannique star, Neil Ferguson, est accusé par certains observateurs d’avoir conduit de nombreux pays au confinement, sur la base d’un modèle mathématique exagérant les prévisions du nombre de morts liées au Covid-19. Jacques Pezet a interrogé des experts pour comprendre si ces critiques sont justifiées.