Question posée par FRF le 21/06/2020
Bonjour,
Les citoyens de la Convention pour le climat doivent rendre leurs propositions pour lutter contre le changement climatique ce dimanche 21 juin. Vous nous avez demandé comment les 150 participants ont été tirés au sort, vous étonnant d'y voir certaines personnalités comme la juriste Valérie Cabanes.
Le tirage au sort a été organisé par l'institut de sondage Harris Interactive, grâce à des numéros de téléphone appelés au hasard. Le processus de recrutement a été démarré le 26 août 2019 pour une première session démarrant le 4 octobre. Comme l'expliquait alors le quotidien la Croix, 250 000 personnes ont été contactées. 30% ont donné leur accord, 30% l'ont donné sous condition et 35% ont refusé de participer à cette Convention. A partir de là, le sondeur a cherché à équilibrer les profils, en fonction de la CSP, lieu d'habitation, sexe et âge des participants, pour parvenir à un échantillon représentatif de la population française.
Pour cette septième session de travail (du 19 au 21 juin), la Convention est passée de 150 à 160 membres. 15 personnes ont quitté les travaux pour raison professionnelle ou personnelle, selon le dossier de présentation, et 25 membres suppléants ont été intégrés.
Echantillon représentatif de la population
Au final, la Convention est composée de 52% de femmes et 48% d’hommes. 5% d’entre eux sont âgés de 16 et 17 ans, 9% de 18 à 24 ans, 15% de 25 à 34 ans, 22% de 35 à 49 ans, 31% de 50 à 64 ans, et 18% de 65 ans et plus.
26% sont sans diplôme, 18% ont un CAP ou BEP, 18% ont le bac, 26% ont un diplôme supérieur au bac et 12% sont étudiants.
On compte 1% d’agriculteurs, 4% d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise, 10% d’ouvriers, 14% de cadres supérieurs et professions libérales, 14% de professions intermédiaires, 15% d’employés, 26% de retraités et 16% d’inactifs.
Ils sont originaires de toutes les régions de France. 23% vivent en Ile-de-France. 62% habitent dans un grand pôle urbain, dont 11% dans un quartier prioritaire.
A ces 160 citoyens, il faut ajouter une centaine d'experts entendus lors de sessions plénières, groupes de travail ou «speed dating» (une présentation succincte suivie d'un moment de questions-réponses). C'est dans ce cadre qu'est intervenue la juriste Valérie Cabanes, que vous citez dans votre question. Dans une interview à Télérama publiée au début du mois, l'experte explique avoir été invitée à deux reprises pour parler des écocides aux citoyens. «Au cours de mes travaux sur l'écocide et sur la réforme constitutionnelle, des citoyens m'ont contactée par les réseaux sociaux pour que je leur donne des conseils. Ils ont ensuite demandé aux organisateurs de m'inviter officiellement», indique-t-elle à propos de sa participation. On retrouve parmi ces intervenants Nicolas Hulot, la coprésidente du Giec Valérie Masson-Delmotte, ou encore la gilet jaune Priscillia Ludosky.
Les citoyens étaient aussi aidés d'une vingtaine de personnes constituant un «groupe d'appui» et un «comité légistique» pour les aider dans l'élaboration de leurs propositions et leur transcription réglementaire. Le tout était chapeauté par un comité de gouvernance, qui a aussi proposé à une trentaine de «chercheurs-observateurs» de suivre les débats. Des universitaires, appelés «fact-checkers», ont bénévolement répondu aux questions des citoyens pendant les sessions. Enfin, trois garants ont été nommés pour s'assurer que les conditions étaient réunies pour «garantir l'indépendance de la Convention citoyenne et qu'elle puisse travailler dans de bonnes conditions». Il s'agit du réalisateur Cyril Dion, Anne Frago, directrice du service culture et questions sociales à l'Assemblée nationale, et Michèle Kadi, directrice générale honoraire des services du Sénat.
Cordialement,
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