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Covid-19 : quels départements ont basculé en orange ou rouge ?

Officiellement, la carte de vigilance des départements est entièrement verte pour la métropole et orange pour la Guyane et Mayotte. Trois départements de l'Hexagone mériteraient pourtant de figurer en orange aujourd'hui.
A Biarritz, le 21 juillet. (Photo Bob Edme. AP)
publié le 21 juillet 2020 à 18h22

Question posée par Roland le 20/07/2020

Bonjour,

Vous nous demandez, à la suite de la remontée plus ou moins importante de cas détectés de Covid-19 dans certains territoires, quels départements ont basculé en orange ou rouge sur la «carte de vigilance» du gouvernement.

Pour rappel, les critères permettant de suivre l’évolution de l’épidémie ont évolué depuis le début de la crise sanitaire. De début mai au 28 mai, trois indicateurs faisaient foi : la circulation du virus (nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19), la disponibilité des lits en réanimation, et la capacité en tests dans les territoires. Sur la base de ces indicateurs, quatre régions et un département avaient été classés en rouge (Ile-de-France, Grand Est, Hauts-de-France, Bourgogne Franche-Comté, et Mayotte), retardant la réouverture de certains établissements scolaires, mais aussi des parcs et jardins publics.

Quatre indicateurs

Lors de la conférence de presse du gouvernement du 28 mai, tenue en prévision de la deuxième phase de déconfinement du 2 juin, ces critères ont changé. Ils sont désormais au nombre de quatre, et en fonction de leur évolution, colorent les départements en vert, orange (seuil de vigilance), ou rouge (seuil d'alerte).

Ces indicateurs sont les suivants :

- Taux d’incidence (nombre de nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants sur une semaine glissante) : vert entre 0 et 10 cas, orange entre 10 et 50 cas, rouge au-delà de 50 cas.

- Taux de positivité des tests sur sept jours glissants (pourcentage de tests positifs sur l’ensemble des tests réalisés) : vert entre 0% et 5%, orange entre 5% et 10%, rouge au-delà de 10%.

- Le R effectif (taux de reproduction du virus, c’est-à-dire le nombre de personnes qu’un individu contaminé va lui-même infecter) : vert entre 0 et 1, orange entre 1 et 1,5, et rouge au-delà de 1,5. Seul le R effectif par région est disponible.

- Taux d’occupation des lits en réanimation par des patients Covid-19 : vert entre 0% et 40%, orange entre 40% et 60%, et rouge au-delà de 60%. Là aussi, cet indicateur est livré au niveau régional.

La Guyane et Mayotte en orange

Selon les déclarations du ministre de la Santé le 28 mai, les départements en orange sont ceux qui présentent deux indicateurs sur quatre au-dessus du seuil de vigilance (orange).

Au 28 mai, il y avait, en orange, deux départements (Guyane et Mayotte) et une région (l’Ile-de-France). Pour ces territoires, par exemple, la réouverture des cafés et restaurants était limitée aux terrasses.

Au 15 juin, quelques jours avant la troisième phase du déconfinement du 22 juin, l’Ile-de-France a basculé en vert et seules la Guyane et Mayotte ont été maintenues en orange. Les bars et restaurants en Ile-de-France ont ainsi pu rouvrir l’ensemble de leurs établissements, et pas seulement leurs terrasses, et les salles de sport et de spectacles ont pu accueillir de nouveau du public.

Depuis le 15 juin, tous les départements métropolitains sont classés vert.

Carte gouvernementale

Depuis cette date, rien n’a changé, toute la métropole est encore en vert.

En réalité, cette carte de France n’a pas été mise à jour depuis le 15 juin. Et alors même que certains départements remplissent désormais les critères justifiant leur bascule en orange.

C’est le cas, en métropole, de la Mayenne. Avec un taux d’incidence de 64,8 pour la semaine du 11 au 17 juillet (au-delà du seuil d’alerte, rouge, de 50), et un R effectif de 1,5 pour les Pays-de-la-Loire dont elle fait partie (à la limite du seuil de vigilance, orange, et du seuil d’alerte, rouge), ce département devrait être classé en orange.

Même chose pour le Finistère, dont le taux d’incidence a atteint 15,9 du 11 au 17 juillet (au-delà du seuil de vigilance, orange, de 10) et dont la région la Bretagne, à laquelle il appartient, connaît un R effectif de 2,62 pour la semaine du 5 au 11 juillet (au-delà du seuil d’alerte, rouge, de 1,5).

Le Val-d’Oise, enfin, devrait connaître le même sort, avec un taux d’incidence de 12,2 pour la semaine du 11 au 17 juillet (au-delà du seuil de vigilance, orange, de 10) et pour la région qui l’héberge, l’Ile-de-France, un R effectif de 1,15 pour la semaine du 5 au 11 juillet (au-delà du seuil de vigilance, orange, de 1).

«Mesures territoriales adaptées»

Par quoi se traduirait, cependant, la bascule d'un département en orange ou en rouge, après avoir été vert ? Une fermeture des espaces intérieurs des bars et restaurants, des cinémas, des salles de spectacles ? Voire un reconfinement ? Difficile à dire. Le 28 mai, Olivier Véran avait parlé de «mesures territoriales adaptées», mais sans plus de précisions.

La loi sur la sortie de l'état d'urgence sanitaire, publiée le 10 juillet, permet cependant au Premier ministre de prendre par décret certaines mesures de restriction dans les régions où une «circulation active du virus» serait constatée, ou de demander au préfet de prendre ces mesures à l'échelle d'un département. Il s'agit, par exemple, d'interdire la circulation des personnes ou d'ordonner la fermeture de certains établissements.

Pour l’heure, seule la Mayenne a fait l’objet de l’entrée en vigueur anticipée d’une mesure contraignante : le port du masque obligatoire dans les lieux clos dans six communes du département dès le 15 juillet. Mais sans pour autant que son statut soit officiellement passé à l’orange.