Question posée par le 06/08/2020
Bonjour,
Vous nous écrivez : «Comment se fait-il que sur les seize pays classés rouge, il est demandé aux citoyens(nes) français(es) de quatre d'entre eux de présenter un test PCR effectué au maximum soixante-douze heures avant de monter dans l'avion alors que celles et ceux des douze autres pays peuvent se faire tester à l'arrivée ? Beaucoup d'entre nous ne peuvent avoir des résultats dans ce délai et nous finissons privés du droit de rentrer dans notre pays.»
Depuis le 1er août, et conformément au décret n° 2020-911 du 27 juillet 2020, les citoyens français et les voyageurs justifiant d'une raison valable pour se rendre en France, âgés de plus de 11 ans, et issus de seize pays, pour lesquels le gouvernement français considère que la circulation du coronavirus est particulièrement importante, doivent présenter un test PCR négatif pour pouvoir entrer sur le territoire français.
Double traitement
Le décret précise que pour les Etats-Unis, le Panama, le Bahreïn et les Emirats arabes unis, ce test doit être réalisé dans les soixante-douze heures avant l'embarquement, faute de quoi les voyageurs ne peuvent pas être admis à bord du vol. Un même test est demandé pour les personnes voyageant depuis les douze autres pays à risques (l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Brésil, l'Inde, Israël, le Koweït, Madagascar, Oman, le Pérou, le Qatar, la Serbie et la Turquie), mais le décret précise que ceux qui «ne peuvent présenter le résultat d'un examen biologique de dépistage virologique réalisé moins de soixante-douze heures avant le vol ne concluant pas à une contamination par le Covid-19 sont dirigés à leur arrivée à l'aéroport vers un poste de contrôle sanitaire permettant la réalisation d'un tel examen».
Le 24 juillet, lors d'un déplacement à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le Premier ministre, Jean Castex avait ainsi justifié ce double traitement selon le pays de provenance et la mise en place de tests à l'arrivée en France : «Nous savons que dans un certain nombre de ces pays, il n'existe pas de stratégie de dépistage et que l'accès aux tests est donc difficile.» En clair : il est plus facile de se faire tester aux Etats-Unis, au Panama, aux Emirats arabes unis ou au Bahreïn, que dans les douze autres pays classés rouges. Sur leurs sites internet, les ambassades et les consulats français de ces quatre pays indiquent une liste de centres médicaux où les voyageurs peuvent être dépistés rapidement.
Toutefois, de nombreux citoyens français résidant dans ces pays, et notamment aux Etats-Unis, contestent la facilité d'accéder à ces tests et d'obtenir un résultat en moins de soixante-douze heures avant le vol. Cette difficulté est désormais prise en compte par les représentations diplomatiques de la France aux Etats-Unis, qui peuvent fournir une «attestation d'exemption» jusqu'au 17 août, uniquement «dans les cas exceptionnels et documentés d'impossibilité d'obtenir un test dans le délai imparti et de motif impérieux de voyager à la date envisagée». L'ambassade de France à Washington précise à CheckNews que ce document exceptionnel est envoyé par courrier électronique, mais insiste sur le fait «qu'il est important de chercher activement à se faire tester et que l'attestation d'exemption ne sert que dans le cas (urgent et justifié) où les résultats ne pourraient être délivrés dans les temps».
Given the difficulties sometimes encountered in obtaining the results of PCR tests on time in the 🇺🇸, in certain very exceptional cases you can request a certificate of exemption from your Consulate📞 until August 17. Click here for details⤵️https://t.co/Nw08VCCESJ
— French Embassy U.S. (@franceintheus) August 6, 2020
Contactées par CheckNews, les ambassades de France au Bahreïn et aux Emirats arabes unis indiquent qu'elles ne délivrent pas d'attestation d'exemption. Un tel dispositif n'apparaît pas non plus sur le site de l'ambassade française au Panama. Sans test PCR négatif de moins de soixante-douze heures, les voyageurs au départ de ces pays ne peuvent pas rejoindre la France.
Cordialement