Il n'aime pas du tout le mot «déconversion», celui qu'on emploie pour les personnes qu'on arrache aux embrigadements sectaires. «Ça sous-entend religion, et je ne considère pas ça comme une religion». Il réfute aussi avoir «changé de camp». Il préfère parler de «remise en cause». En 2020, Stalec – le pseudonyme utilisé par ce vingtenaire – était un compte influent et hyperactif de la sphère covidosceptique de Twitter. Aux premiers jours de 2021, ce raoultien de la première heure, pourfendeur en bloc de la politique sanitaire des autorités, a opéré une volte-face remarquée. Il a posté une longue série de messages conclue par ce mea culpa : «Je tenais réellement à m'excuser de toute cette désinformation pendant des mois.»
Il a essuyé les plâtres auprès de sa communauté, incrédule ou ulcérée par ce retournement soudain. Il a rebroussé chemin, inventé des histoires de compte piraté, publié (et effacé) quantité de messages contradictoires. «Je me suis englouti dans les mensonges», raconte le twitto. Puis, il a fini – dit-il – par assumer de quitter les rails de sa communauté. Samedi il répondait à un internaute qui lui intimait de «reprendre son engagement» ou bien de «fermer son compte» : «C'est mon compte. Je laisserais personne me dire ce que je dois dire ou pas en fait. Je suis revenu sur mes déclarations à cause de ça car j'avais peur de perdre des