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A Gaza, près de 700 morts et 3 700 blessés après les frappes israéliennes, selon les autorités locales

Guerre au Proche-Orientdossier
L’armée israélienne a affirmé avoir touché «des terroristes du Hamas et du Jihad islamique». De nombreux témoignages évoquent des victimes civiles.
Dans les rues de Gaza, après des frappes israéliennes, ce lundi 9 octobre. (Mohammed Salem/REUTERS)
publié le 9 octobre 2023 à 18h32

Alors que le ministère israélien de la Défense décrétait, lundi 9 octobre, le siège complet de la bande de Gaza, trois jours après l’offensive meurtrière du Hamas en territoire israélien, le bilan côté gazaoui, après les bombardements israéliens, s’élevait en fin de journée à 687 morts, dont 140 enfants, et plus de 3700 blessés, selon le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne. Un bilan qui mêle civils et combattants du Hamas. Il y aurait également plus de 123 000 déplacés dans ce territoire, d’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Cette bande de terre d’une superficie d’environ 300 km2 et regroupant plus de 2 millions de Palestiniens, aux mains du mouvement islamiste Hamas depuis 2007, a subi cette nuit des frappes sur près de 500 cibles «des terroristes du Hamas et du Jihad islamique», rapportait l’armée israélienne.

Des frappes particulièrement meurtrières auraient touché Jabalia, un camp de réfugiés situé dans le nord de la bande de Gaza, causant la mort d’au moins 50 personnes, selon la chaîne Al Jazeera. Plusieurs vidéos qui auraient été prises quelques instants après l’attaque montrent des blessés graves et des corps inanimés au milieu des décombres.

«Trois tunnels terroristes»

Contactée par CheckNews, Maha Hussaini, la directrice l’ONG Euro-med Human Rights Monitor, explique que «les attaques touchent la majorité des zones résidentielles de la bande de Gaza», particulièrement denses. «La plupart des personnes tuées sont des civils, dont des femmes et des enfants. Aucun endroit n’est sûr à Gaza», ajoute-t-elle.

A dix minutes de la frontière nord, à Beit Hanoun, une femme explique, dans une vidéo relayée par Al Jazeera, avoir perdu près d’une vingtaine de membres de sa famille qui se trouvaient dans une maison frappée par l’armée israélienne. «Ils sont tous morts et martyrs. […] Ma fille s’en est sortie de justesse», relate-t-elle. D’après le Monde, dans la nuit de samedi à dimanche, 18 membres d’une famille ont été tués dans un bombardement à Beit Hanoun (sans que le sache s’il s’agit du même témoignage que celui relayé par Al Jazeera). C’est dans cette région que l’armée israélienne indique avoir frappé «trois tunnels terroristes». Un drame similaire a été rapporté à Rafah, ville située dans le sud du territoire, où 19 personnes d’une même famille ont trouvé la mort dans les bombardements, selon l’agence de presse américaine AP.

Six mosquées, par ailleurs, auraient été touchées, selon l’agence de presse turque Anadolou, dont la mosquée Ahmad Yassin, dans le camp à Al-Shati, à l’est de Jabalia, et de Yarmouk, dans le centre de Gaza, comme le rapporte l’AFP.

En fin de journée, une vidéo du journal britannique The Independent, relayée par le cofondateur de Conflicts, Kyle Glen, faisait état de nouveaux bombardements intenses sur la bande de Gaza. Le Hamas menaçait de son côté d’exécuter un otage à chaque frappe israélienne sur des immeubles civils, réalisée «sans avertissement préalable».

Dans la journée de lundi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s‘était dit « profondément alarmé » par les informations faisant état -alors- de plus de 500 Palestiniens – dont des femmes et des enfants – tués à Gaza. Après avoir condamné les « actes de terreur et les meurtres, mutilations et enlèvements de civils », perpétrés par le Hamas, le Secrétaire général a « rappelé à Israël que les opérations militaires doivent être menées dans le strict respect du droit international humanitaire. Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être une cible.» António Guterres a notamment évoqué des informations reçues faisant état de missiles israéliens frappant des établissements de santé à l’intérieur de Gaza, ainsi que des tours résidentielles à plusieurs étages.

Mise à jour : à 21h00, avec le nouveau bilan de 687 morts, dont 140 enfants, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza.