L’histoire mobilise plusieurs députés de La France insoumise. Mercredi 16 juillet, Carlos Martens Bilongo, Manon Aubry, Thomas Portes ou encore Antoine Léaument ont apporté leur «plein soutien» à Aly, un adolescent de 17 ans, dont ils rapportent qu’il a été «passé à tabac par des policiers», le 14 juillet, à Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d’Oise.
Aly, 17 ans, a été passé à tabac par des policiers.
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) July 16, 2025
Ce n’est pas un fait isolé.
Les violences policières font partie de la police française. Elles sont légitimées, récompensées et la hiérarchie y compris le ministre Retailleau, couvrent les violences policières.
Il est temps… pic.twitter.com/9hLvSU7VA6
Sur Facebook, dès le 15 juillet à la mi-journée, c’est Bintou Saounera, la grande sœur d’Aly, qui a rendu public un récit, dans lequel elle explique : «Hier soir le 14 juillet mon petit frère Aly de 17 ans s’est rendu dehors pour une commission aux alentours de 22h30. En marchant avec son téléphone dans la main, il tombe sur un véhicule de police nationale qui avait clairement l’intention d’en finir avec lui. En le voyant, ils ont fait une marche arrière et ont prononcé les mots suivants : “Lui, on va le niquer.” Pris de panique après avoir entendu cette phrase Aly se met à courir et a finalement cessé de courir. A ce moment-là ils l’ont rentré dans leur véhicule à l’abri des caméras et là le cauchemar commence pour Aly, coups et traumatisme à tout va !»
Elle indique que son frère a été «passé à tabac à plusieurs» et qu’il a ensuite été «jeté en pleine forêt en pleine nuit». Bintou Saounera ajoute que les policiers auraient dit à Aly, en partant : «Si on te demande, qu’est ce qui t’est arrivé ? Tu es tombé.»
Plusieurs vidéos et photos sont également publiées par la jeune femme. Des images tournées dans la rue, de nuit, montrent l’adolescent entouré de ses proches, alors que les pompiers sont sur le point d’intervenir. Le visage d’Aly porte la trace de coups. Son arcade sourcilière gauche est fendue et saigne. Ses lèvres sont également blessées en plusieurs endroits. Alors que les pompiers s’approchent du garçon, une voix de femme dit : «Voilà on est en 2025, Aly qui se fait fracasser la figure gratuitement. Dans ce cas-là, on prend son identité on le ramène au commissariat, on ne le jette pas dans la rue comme ça !»
Le 16 juillet, toujours sur son compte Facebook, une nouvelle vidéo est publiée. On y voit la mère du jeune homme, sa sœur et Aly lui-même. «Nous faisons cette vidéo pour faire un appel au calme. Nous ne voulons pas que la situation puisse s’envenimer», explique sa sœur, qui précise qu’Aly ne prendra pas la parole en raison du «choc émotionnel qu’il a subi». Et d’ajouter : «Nous faisons confiance à la justice afin que cette situation puisse être éclaircie.»
Contactée par CheckNews, la grande sœur d’Aly indique qu’une plainte a été déposée mais ne souhaite pas communiquer davantage de détails auprès des médias.
Le procureur de la République de Pontoise nous indique de son côté que «connaissance prise des faits, une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet dès le mardi 15 juillet, pour des faits qualifiés de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique au regard des éléments évoqués par un jeune homme de 17 ans découvert blessé sur la voie publique à Garges-lès-Gonesse, lors de la nuit du 14 juillet».
Le ministère de l’Intérieur, sollicité par nos soins, n’a pas donné suite.