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Attaque en Israël : plus de 130 otages seraient détenus par le Hamas et le Jihad islamique, dont des dizaines d’étrangers

Attaques terroristes du 7 octobredossier
Réagissant aux frappes sur Gaza, le Hamas a annoncé lundi soir qu’un otage serait exécuté à chaque fois qu’un bombardement israélien touchera des habitations civiles à Gaza.
Capture d'écran vidéo de CNN montrant la prise d'otage d'un individu lors de l'attaque coordonnée du Hamas samedi 7 octobre.
publié le 9 octobre 2023 à 15h08

Voilà les otages au coeur de l’affrontement entre le Hamas et Tsahal. En début de soirée lundi, le Hamas a annoncé, en réaction aux frappes sur Gaza, qu’un des otages détenus sera exécuté à chaque fois qu’un bombardement israélien, sans avertissement, touchera des habitations de civils à Gaza.

Dimanche soir, le Hamas et le Jihad islamique avaient déclaré détenir respectivement «plus d’une centaine d’otages» (pour le Hamas) et une trentaine d’otages (pour le Jihad islamique). Le chef du Jihad islamique, Ziad al-Nakhalah, affirmant alors que les 30 personnes détenues par l’organisation ne pourraient rentrer que lorsque tous les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes seraient libérés.

Ces chiffres ne peuvent, à l’heure actuelle, être confirmés. Il s’agirait de soldats, mais aussi de civils, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Israël dispose désormais d’informations «sur la totalité des otages détenus»

Lundi en début de soirée, le porte parole de Tsahal, Daniel Hagari, a affirmé qu’Israël avait désormais des informations sur la totalité des otages détenus. «Pour l’heure, nous avons informé 30 familles, a-t-il déclaré. Quand nous aurons pris contact avec la totalité des familles, nous donnerons le nombre total de personnes détenues à Gaza».

Alors que le Qatar mène ‒ en coordination avec les Etats-Unis ‒ des négociations pour régler le sort des otages, les médiateurs qataris auraient eu dans la journée de lundi, selon Reuters, des échanges avec des responsables du Hamas pour tenter de négocier la liberté des femmes et des enfants israéliens détenus par l’organisation, en échange de la libération de 36 femmes et enfants palestiniens des prisons israéliennes.

Enfants et personnes âgées

Les otages seraient détenus dans des localités réparties dans plusieurs sites, répartis le long de la bande de Gaza, selon les informations relayées par CNN. Une stratégie annoncée dès samedi par Abu Obaida, porte parole des brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas), destinée à compliquer la riposte d’Israël. Lundi, un porte-parole du Hamas a affirmé que quatre détenus israéliens avaient été tués dans des frappes israéliennes sur Gaza.

Dimanche 8 octobre, le lieutenant-colonel Richard Hecht, l’un des porte-parole des Forces israéliennes, a précisé que des enfants et des personnes âgées se trouvaient parmi les personnes toujours détenues en otage par le Hamas. Sans toutefois entrer dans les détails sur le nombre de personnes concernées, ou la part de civils et de militaires parmi les personnes enlevées. Sur CNN, un autre représentant des forces israéliennes, Jonathan Conricus, a jugé que le nombre de ressortissants israéliens actuellement «aux mains d’une organisation terroriste» était «sans précédent» dans l’histoire du pays.

Des dizaines de ressortissants étrangers ?

Une grande incertitude demeure sur la situation de nombreux participants au festival de musique attaqué samedi par le Hamas, qui pourraient représenter une part importante de personnes détenues. De nombreux ressortissants étrangers pourraient également figurer parmi les otages.

Lundi soir, un responsable du Hamas a affirmé que parmi les prisonniers figuraient des dizaines de personnes ayant la double nationalité, dont des Russes et des Chinois. Depuis le début de l’attaque, samedi, plusieurs Etats étrangers ont fait part de la présence, confirmée ou suspectée, d’un ou plusieurs de leurs ressortissants parmi les otages. En début de matinée, le 10 octobre, voici ce que l’on pouvait en dire :

Allemagne ‒ Une source non nommée au ministère allemand des Affaires étrangères, citée par plusieurs titres de presse, a déclaré que «plusieurs» ressortissants allemands, tous binationaux, comptaient parmi les otages.

Argentine ‒ Buenos Aires a annoncé la disparition de 15 de ses ressortissants. Leur statut d’otage n’est toutefois pas établi.

Autriche ‒ Le ministère des Affaires étrangères signale que «trois binationaux Austro-israéliens» pourraient figurer parmi les étrangers enlevés, précisant toutefois l’absence de «confirmation officielle».

Brésil ‒ Ce lundi 9 octobre, CNN rapporte que trois ressortissants brésiliens compteraient parmi les participants au festival de musique disparus samedi, citant des sources gouvernementales. Leur statut d’otage n’est toutefois pas confirmé à cette heure.

Canada ‒ Le gouvernement canadien fait état de trois ressortissants « disparus », dont il n’est pas établi à cette heure qu’ils comptent parmi les otages.

Chili ‒ Un couple chilien est porté disparu depuis samedi, selon une information de l’Agence France Presse confirmée par le ministère national des Affaires étrangères. Leur statut d’otage n’est, là non plus, pas établi.

Chine ‒ Ce 9 octobre, un responsable du Hamas a affirmé que des binationaux Chinois comptaient parmi les otages.

Colombie ‒ Ce 9 octobre, l’Agence France Presse rapporte que l’ambassadeur d’Israël en Colombie assure que deux Colombiens ont «disparu». L’information n’est pas confirmée par le ministère colombien des Affaires étrangères.

Etats-Unis ‒ Dimanche 8 octobre, l’ambassadeur israélien aux Nations Unis, Gilad Erdan, a affirmé que des dizaines de citoyens américains se trouvaient parmi les otages capturés par le Hamas et détenus à Gaza. Michael Herzog, ambassadeur d’Israel aux Etats-Unis, a été interrogé sur CBS sur la présence «de citoyens américains» parmi les otages : «Je comprends qu’il y en a, mais je n’ai pas de détails.» Le 9 octobre, le président Joe Biden a à son tour jugé «probable que des «citoyens américains se trouvent parmi les personnes retenues en otage par le Hamas».

France ‒ Le député des Français de l’étranger Meyer Habib a relayé sur le réseau X (ex-Twitter) le nom de Français dont le statut d’otage serait confirmé. Selon son estimation, au 9 octobre, «au moins huit Français sont disparus ou pris en otage par le Hamas». Dans l’après-midi de lundi, le Quai d’Orsay a déclaré être «sans nouvelles» de 14 ressortissants, dont un enfant de 12 ans.

Irlande ‒ Une binationale irlando-israélienne compte au nombre des «disparus», selon la presse irlandaise. Il n’est toutefois pas établi qu’elle fasse partie des personnes détenues par le Hamas ou le Jihad islamique.

Italie ‒ Dans l’après-midi du 9 octobre, le ministre italien des Affaires étrangères italien a signalé la «disparition» de deux binationaux. On ignore s’ils comptent parmi les otages.

Mexique ‒ Dimanche 8 octobre, la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Bárcena Ibarra, a déclaré qu’un homme et une femme de nationalité mexicaine comptaient «vraisemblablement» par les personnes prises en otage par le Hamas.

Panama ‒ Une ressortissante panaméenne est également «portée disparue», selon une déclaration officielle rapportée ce lundi par l’Agence France Presse.

Paraguay ‒ Deux ressortissants du Paraguay seraient également portés « disparus » selon une déclaration, ce dimanche, du ministère des Affaires étrangères de ce pays. On ignore encore s’ils comptent parmi les otages.

Pérou ‒ Le ministère péruvien des Affaires étrangères, cité par l’Agence France Presse, rapporte que deux Péruviens sont «portés disparus».

Philippines ‒ En date du 10 octobre, l’ambassade des Philippines en Israël fait état de cinq ressortissants disparus «dont l’un pourrait avoir été pris en otage» (selon un ambassadeur cité par l’Agence France Presse, il aurait été reconnu par un proche sur une vidéo circulant sur les réseaux sociaux).

Royaume-Uni ‒ Selon CNN, un Britannique de 26 ans qui participait au festival, Jake Marlowe, a été signalé «disparu» par sa mère à l’ambassade d’Israël au Royaume-Uni. Son statut d’otage n’est pas confirmé à cette heure.

Russie ‒ Lundi 9 octobre, l’ambassade russe à Tel-Aviv a fait état de la «disparition» de quatre de ses ressortissants. Le même jour, un responsable du Hamas a affirmé que des binationaux Russes comptaient parmi les otages.

Tanzanie ‒ Lundi 9 octobre, l’ambassadeur de Tanzanie en Israël a rapporté à l’Agence France Presse la disparition de deux ressortissants tanzaniens.

Thaïlande ‒ Lundi 9 octobre, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Kanchana Patarachoke, a déclaré que onze thaïlandais faisaient parti des otages. Aucun détail sur le contexte des enlèvements n’a été donné. Il s’agirait de travailleurs agricoles.

Népal ‒ Samedi 7 octobre, le Jerusalem Post faisait état de 17 citoyens népalais pris en otage en Israël. Il est toutefois à noter que cette information, qui ne nous a pas été confirmée par les autorités népalaises, ne se retrouve pas non dans la presse de ce pays. Il n’est pas exclu que l’annonce faite par le quotidien israélien soit le fruit d’une confusion. Ainsi, le média en langue anglaise The Himalayan Times mentionne lui aussi ce chiffre, en précisant qu’il s’agit du nombre d’étudiants népalais qui étudiaient dans une localité prise pour cible par le Hamas. Une dizaine d’entre eux auraient trouvé la mort dans l’attaque. Les autres seraient vivants, bien que blessés pour certains. L’article ne fait pas mention d’otages.


Mise-à-jour du 9/10/23 à 17h10 : ajout des déclarations du Quai d’Orsay concernant le décompte des Français portés disparus.
Mise-à-jour du 10/10/23 à 9h30 : actualisation des informations concernant la France et le Canada. Ajout des annonces argentine, autrichienne, chilienne, colombienne, italienne, péruvienne, philippine, et russe. Ajout des déclarations d’un responsable du Hamas sur la présence de binationaux Russes et Chinois parmi les otages. Ajout de l’annonce d’Israël sur le fait que tous les otages sont désormais identifiés.