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Avec la nouvelle hausse de 305 euros, l’avance de frais de mandat des députés progresse de 10,7% en un an et demi

L’enveloppe avait été revalorisé de 3,5% en juillet 2022, et de 1,5% en juillet dernier, à chaque fois au titre de la hausse du point d’indice de la fonction publique. Une hausse à laquelle s’ajoute donc le coup de pouce de 5,4% voté mercredi 24 janvier par le bureau de l’Assemblée nationale.
L'Assemblée nationale le 24 janvier. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 25 janvier 2024 à 14h17

C’est peu dire que la décision d’une augmentation de 5,4% de l’enveloppe des frais de mandat des députés passe mal. Par dix-sept voix pour et deux abstentions, le bureau de l’Assemblée nationale a décidé mercredi d’augmenter l’avance de frais de mandat (AFM) de 305 euros par mois (de 5645 euros à 5950 euros), soit une hausse de 5,4%. Un geste justifié par l’inflation. «Cette hausse vise à répondre à la hausse des prix auxquels sont confrontés les députés dans l’exercice de leur mandat», lit-on dans le communiqué du bureau.

Même s’il ne s’agit pas de la rémunération des parlementaires, de nombreux commentateurs ont noté que peu de professions avaient bénéficié de gestes aussi protecteurs face à la hausse des prix. Et c’est d’autant plus vrai que la fameuse enveloppe de l’AFM a déjà bénéficié, avant cela, d’une double revalorisation depuis un an et demi, puisqu’elle a profité de la hausse du point d’indice de la fonction publique... laquelle était déjà justifiée par l’inflation (même si elle ne suffisait pas, loin s’en faut, à la compenser).

Le LFI contre, le PS et le RN se désolidarisent

Ainsi, en juillet 2022, l’AFM a profité de la hausse «historique» de 3,5% du point d’indice de la fonction publique, passant de 5373 euros à quelque 5561 euros. Bis repetita un an plus tard en juillet dernier, avec une hausse, plus modeste, de 1,5%, faisant passer l’enveloppe mensuelle à 5645 euros. Et c’est donc ce montant qui doit désormais bénéficier d’une nouvelle hausse de 5,4%, devant être porté à 5950 euros... et ce à nouveau, donc, au titre de l’inflation. Ce qui fait, au total, une progression mensuelle de 577 euros (soit près de 11%) depuis un an et demi.

Depuis l’annonce, plusieurs responsables politiques s’en sont démarqués. La députée socialiste Valérie Rabault a assuré auprès de l’AFP qu’il ne s’agissait pas d’un «bon signal», alors qu’un député socialiste a indiqué à Libération que le groupe PS n’aurait pas voté en faveur de cette augmentation si l’un de ses représentants avait été présent. François Ruffin, député insoumis, a dit tout le mal qu’il pensait de ce coup de pouce sur RMC. Quant au RN, après avoir approuvé l’augmentation, il en a demandé jeudi 25 janvier le report «sine die», notant que l’annonce «suscite, à juste titre, un émoi certain chez nos compatriotes dans une période où le pouvoir d’achat de très nombreux Français est très dégradé».