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Baignade d’Anne Hidalgo : la qualité de l’eau de la Seine était-elle en dessous des seuils recommandés ?

JO Paris 2024dossier
Invitée de France Bleu, la maire de Paris a assuré que la baignade du 17 juillet avait eu lieu alors que les eaux étaient «dans les normes». Mais des relevés, dont le résultat n’a été connu qu’a posteriori, montrent l’inverse.
La maire de Paris Anne Hidalgo s'était baignée dans la Seine le 17 juillet 2024, en compagnie notamment du président du Comité d'organisation des JO, Tony Estanguet (3e à gauche). (Denis Allard/Libération)
publié le 29 juillet 2024 à 18h45

Interrogée ce lundi 29 juillet sur l’antenne de France Bleu Paris à propos de la qualité de l’eau de la Seine au moment de sa baignade – qui était, comme l’écrivait France Info vendredi, impropre à la baignade selon les seuils recommandés par les autorités sanitaires –, Anne Hidalgo n’en démord pas. Selon elle, le bain du 17 juillet a eu lieu dans une eau «dans les normes».

«On a appris que la qualité de l’eau ce jour-là était insuffisante», l’interpelle la journaliste pendant la matinale de France Bleu. Ce à quoi Anne Hidalgo rétorque immédiatement : «Ah non, pas le jour où on s’est baignés.» Avant de marteler, face à l’insistance de la journaliste : «Non, non, non, non, pas le jour où on s’est baignés. Le jour où on s’est baignés, on était tout à fait dans les normes de la baignabilité, qu’on avait pu vérifier avant. Ah non, non, on a fait les choses dans l’ordre.»

«Tous les feux étaient au vert»

Qu’en est-il ? Les données relevées par France Info, et librement consultables sur le site de la ville de Paris, montrent un taux de concentration de 985 npp /100 ml d’eau pour l’Escherichia coli (l’une des bactéries surveillées) sur le site de Bras Marie (où la baignade a eu lieu) le 17 juillet, et de 1017 npp /100 ml un peu plus en amont, à Bercy – npp signifiant «nombre le plus probable», unité utilisée pour les analyses des eaux. Soit des mesures au-dessus du taux de 900 npp /100 ml d’eau recommandé par les autorités sanitaires. La baignade a donc bien eu lieu dans une eau qui n’était pas de «qualité suffisante» pour la baignade, selon les critères fixés par la directive européenne vers laquelle renvoi le site de la ville de Paris.

En revanche, comme le défend Anne Hidalgo, le jour où les officiels se sont baignés, soit le 17 juillet, la décision de permettre cette baignade a été prise en se basant sur des relevés effectués les jours précédents. Ainsi les graphiques publiés par la mairie de Paris montrent que la qualité de l’eau était effectivement suffisante pour la baignade jusqu’au 16 juillet, avec un taux de concentration d’E. coli inférieur à 900 npp /100 ml.

La ville de Paris précise à CheckNews que «les résultats du 17 n’ont été connus qu’a posteriori, 24 heures après la baignade, soit la durée nécessaire à l’incubation et à l’analyse de l’échantillon prélevé sur site le 17 matin». Et la municipalité assure donc que «la décision d’autoriser la baignade est prise sur la base des derniers résultats connus et l’analyse de paramètres complémentaires (observation météo, connaissance d’éventuels rejets en amont). En l’occurrence, pour la décision relative à la baignade du 17, tous les feux étaient au vert pour autoriser l’événement : derniers prélèvements largement sous les seuils, avis de l’ARS positif». Et d’ajouter qu’«aucun participant n’a fait état de désagrément suite à la baignade du 17 juillet».