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«CheckNews» et les campagnes russes de désinformation : un service de fact-checking face à la stratégie de saturation

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En parallèle de nombreuses opérations de déstabilisations menées dans Paris, un rapport finlandais pointe du doigt une vaste campagne servant les intérêts russes, menée en ligne pour saturer les médias, et notamment les rubriques de fact-checkeurs. De quoi interroger nos pratiques journalistiques.
Quai Jacques Chirac (VIIe), samedi 1er juin 2024. Des individus ont déposé cinq cercueils au pied de la tour Eiffel. (Paul Abran.LP/DR)
publié le 7 juin 2024 à 12h42

Mardi 4 juin, sur Whatsapp, un journaliste de CheckNews reçoit un mystérieux message de la part d’une certaine «Marina». Rédigé sous la forme d’un long communiqué de presse, il s’adresse aux «journalistes» et souhaite revenir sur une action survenue quelques jours plus tôt : des cercueils disposés sous la tour Eiffel, recouverts d’un drapeau tricolore portant la mention «soldats français de l’Ukraine».

L’opération porte la marque d’une énième ingérence russe, et a fait l’objet d’une large couverture médiatique. Selon les informations du Monde, les protagonistes de l’affaire des cercueils auraient des liens avec celle des «mains rouges». Ces tags effectués au pochoir, avaient été retrouvés mi-mai, en différents endroits du IVe arrondissement et notamment sur le Mémorial de la Shoah. Une opération là encore attribuée à Moscou.

Depuis un numéro ukrainien, cette «Marina» dit représenter le groupe «MRIYA» – dont la page Facebook désormais supprimée reprenait des éléments de langage utilisés par le Kremlin – et avoir voulu à travers l’opération «attirer l’attention du public [français] sur les déclarations inconsidérées des dirigeants». Comment cet interlocuteur a-t-il obtenu le numéro (qui plus est étranger) de notre journaliste ? On nous assure avoir reçu