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Guerre

Combien d’otages présumés vivants sont encore détenus à Gaza ?

Guerre au Proche-Orientdossier
Alors qu’Israël a annoncé mardi avoir récupéré le corps sans vie de six otages, le nombre de personnes présumées vivantes qui restaient otages à Gaza depuis le 7 octobre est estimé entre 70 et 72, selon les différentes sources disponibles.
La photo d'un otage sur le site du festival Nova, lieu d'une des attaques terroristes du 7 octobre. (Amir Cohen/REUTERS)
publié le 20 août 2024 à 19h38

Alors que les discussions autour d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se poursuivent, les forces armées israéliennes estiment que le nombre de personnes présumées vivantes détenues depuis le 7 octobre s’élève à 72. A qui il faut ajouter les corps de trente-trois personnes qui seraient encore détenues par le Hamas, qu’elles aient été tuées en captivité ou lors des attaques, et emportées comme monnaie d’échange.

Ce décompte a été mis à jour après que l’armée israélienne a annoncé, ce 20 août, avoir récupéré la nuit précédente le corps de six victimes, faisant passer de 111 à 105 le nombre d’individus, vivants et morts, dont Israël exige le retour sur son territoire.

Il est toutefois à noter qu’il n’existe pas de liste «officielle» des otages accessible au public. Des décomptes officieux sont réalisés par les associations de victimes ou les rédactions. L’Agence France Presse avançait ce 20 août l’estimation de 71 otages présumés vivants, dont 12 femmes, et dénombrait 34 corps encore détenus à Gaza. Selon le décompte de CheckNews, il resterait 70 otages présumés vivants à Gaza, dont onze femmes.

Parmi ces 11 femmes – âgées de 18 à 39 ans lors de leur enlèvement – on décompte 5 soldates et 6 civiles, dont Shiri Bibas, 32 ans. Fin novembre 2023, le Hamas avait affirmé qu’elle était morte, aux côtés de ses deux enfants de 11 mois et 4 ans et demi. L’information n’a toutefois jamais été confirmée par les autorités israéliennes, et tous trois restent considérés vivants par l’Etat hébreu.

La question de l’état de santé des survivants soulevée

CheckNews et l’AFP s’accordent en revanche sur le nombre d’hommes adultes présumés vivants : 57 individus, âgés de 19 à 86 ans. Leur doyen est Shlomo Mansour, originaire du kibboutz Kissoufim. Sept ressortissants étrangers, un Népalais et six Thaïlandais (un chiffre confirmé à CheckNews par l’ambassade de Thaïlande à Tel Aviv) comptent parmi les otages présumés vivants.

Le chiffre des «présumés vivants» regroupe l’ensemble des personnes déclarées disparues et pour lesquelles la mort n’a pas été confirmée par les autorités israéliennes. Il est possible, sinon probable, que le nombre d’otages survivants soit inférieur. Pour une majorité de captifs, aucune information sur d’éventuels signes de vie donnés aux familles n’a été rendue publique depuis des mois.

Interrogé par CNN en juin, Osama Hamdan, un haut responsable du Hamas, jugeait impossible de savoir combien d’otages étaient encore en vie, ceux-ci étant sous la garde de différentes factions dispersées sur le territoire. La question de l’état de santé des otages survivants, après de longs mois de captivité, a également été soulevée par les autorités israéliennes.

«Monnaie d’échange»

Jusqu’à présent, 76 personnes otages ou initialement présumées otages ont été officiellement déclarées mortes par les autorités israéliennes. Parmi elles, on compte une douzaine de personnes tuées dans les attaques du 7 octobre dont les corps ont été identifiés a posteriori sur le site des massacres. Selon le décompte de l’AFP, parmi les 64 autres victimes identifiées, 35 personnes ont été assassinées le jour des attaques (25 civils et 10 militaires), leur corps emporté à Gaza afin de constituer une «monnaie d’échange» avec Israël. Les 29 autres otages décomptés par l’agence de presse sont morts à Gaza, certains lors des affrontements. Trois hommes captifs avaient été abattus par erreur par l’armée israélienne le 15 décembre 2023. Concernant les six otages dont le corps a été récupéré lundi 19 août, Tsahal a déclaré avoir mené des opérations, en mars, près du tunnel dans lequel les corps ont été trouvés, ajoutant qu’il était possible que les frappes aériennes aient causé la mort de certains des otages.