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Comment Elon Musk a progressivement disparu des réseaux sociaux de Trump

Alors que le patron de Tesla était une figure omniprésente aux côtés de Trump, le président prend désormais ses distances avec le milliardaire, dont la popularité est en chute libre.
Elon Musk et Donald Trump à Philadelphie le 22 mars. (Nathan Howard/REUTERS)
par Solveig Le Gat
publié le 22 mai 2025 à 16h33

La «bromance» entre Donald Trump et Elon Musk bat-elle de l’aile ? En tout cas, une distance s’est creusée entre les deux compères autrefois inséparables. Donald Trump, bien connu pour sa compulsion à s’épancher sur les réseaux sociaux, a progressivement arrêté de mentionner son ancien complice, désormais invisible dans les publications présidentielles.

Ainsi, sur sa plateforme Truth Social, il n’a pas évoqué Elon Musk depuis la fin du mois de mars, alors qu’il le citait parfois plusieurs fois par jour les mois précédents. Selon une analyse de Politico, le président américain diffusait en moyenne quatre posts par semaine mentionnant le patron de SpaceX en février et mars dernier. Depuis, plus rien. Ses principaux conseillers et le compte X officiel de la Maison Blanche ont également pratiquement cessé de le mentionner. Le constat est réciproque : en février, Elon Musk a mentionné 36 fois le Président sur son compte X, contre seulement trois fois en mars, et deux fois ce mois-ci.

De star à paria ?

Pendant la dernière campagne «Make America Great Again», à laquelle il a contribué à hauteur de 270 millions d’euros, le nom d’Elon Musk était sur toutes les lèvres et les deux hommes paraissaient inséparables. Sur les vingt minutes de son discours de victoire le 6 novembre 2024, le président lui en consacrait quatre et le présentait comme «une star» et «un génie». Nommé à la tête du département pour l’efficacité départementale (DOGE), chargé de réduire de 2 000 milliards de dollars le budget de l’administration fédérale, le PDG s’était créé une place au chaud près de Donald Trump.

Mais Elon Musk n’a pas réussi à remplir sa mission, et a lui-même reconnu cet échec. Le 1er mai, il a admis que sa campagne de réduction des dépenses fédérales menée par le DOGE n’avait pas été «assez efficace». Le département revendique une baisse des dépenses de l’ordre de 160 milliards de dollars, bien loin des 2 000 milliards prévus initialement. Elon Musk a même concédé que l’expérience n’avait pas été «très amusante».

Mais cette mise à l’écart d’Elon Musk coïncide également avec la chute de popularité du milliardaire, et celle de Tesla. Ses récentes prises de position ont refroidi les acheteurs. Selon les chiffres publiés par la multinationale, les ventes de Tesla ont diminué de 13 % au premier trimestre, par rapport à l’année dernière.

Elon Musk s’éloigne du bureau ovale

De son côté, Elon Musk semble aussi vouloir délaisser la politique américaine pour se reconcentrer sur son empire commercial – du moins pour l’instant. Mardi, le patron de Tesla a annoncé lors d’une visioconférence au forum économique du Qatar qu’il prévoyait à l’avenir de dépenser «beaucoup moins» de sa fortune pour financer des campagnes électorales. «Si je vois une raison de dépenser de l’argent en politique, je le ferai, a-t-il détaillé. Mais pour l’instant, je n’en ai pas.»

Le 1er avril, le patron de Tesla avait subi un revers politique important. Alors qu’il avait investi 20 millions de dollars sur Brad Schimel, ancien procureur général du Wisconsin, dans l’espoir qu’il remporte un des sièges de la Cour suprême de l’Etat, c’est la juge Susan Crawford, soutenue par le Parti démocrate, qui a largement remporté la victoire.

Le mois dernier, il avait également prévenu qu’à partir du mois de mai, son temps «alloué au département pour l’efficacité gouvernementale», dont il tient les rênes, baisserait «de manière très importante».

Mais Musk n’a pour autant pas totalement disparu du paysage. Le 12 mai dernier, il a accompagné le président en Arabie saoudite lors de son premier déplacement officiel. Et il n’est pas venu pour rien : son entreprise Starlink a empoché un contrat au passage.