Question posée sur Twitter, le 25 avril.
Vous nous interrogez au sujet du sondage réalisé par l’Ifop sur le vote à l’élection présidentielle selon la confession religieuse, commandé, pour ce second tour, par les journaux catholiques la Croix et le Pèlerin, appartenant au groupe Bayard.
Selon cette étude, les catholiques ont voté à 55 % pour Emmanuel Macron (contre 58,5 % des suffrages exprimés dans les urnes dimanche) et à 45 % pour Marine Le Pen (contre 41,5 % dimanche). L’écart se creuse chez les protestants, qui ont choisi le président réélu à 65 %, contre 35 % à son adversaire. Les musulmans, de leur côté, se sont prononcés en large majorité, à 85 %, en faveur du candidat de La République en marche, contre 15 % pour la candidate du Rassemblement national.
Mélenchon en tête au premier tour chez les musulmans
La Croix avait commandé le même sondage pour le premier tour. Les votes pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen y étaient beaucoup plus serrés chez les catholiques, avec 29 % pour le candidat LREM (contre 27,85 % dans les urnes) et 27 % pour Marine Le Pen (23,15 % dans les urnes). Les musulmans, pour leur part, s’étaient prononcé à 69 % pour Jean-Luc Mélenchon, quand les protestants plaçaient Emmanuel Macron en tête (36 %), suivis de la candidate du Rassemblement national (17 %) et de Jean-Luc Mélenchon (16 %).
Ce n’est pas la première fois qu’un sondage de vote par confession religieuse est réalisé. En 2017, l’Ifop avait questionné des électeurs sur leurs préoccupations politiques pour l’hebdomadaire le Pèlerin.
SONDAGE EXCLUSIF 🔴 Le vote catholique au second tour
— La Croix (@LaCroix) April 25, 2022
➡️ Selon un sondage Ifop pour La Croix et Le Pèlerin, les catholiques pratiquants ont moins voté pour Marine Le Pen que la moyenne des Français. https://t.co/Yo1xGPGyKW pic.twitter.com/emA9UykIDr
Contrairement aux craintes apparues sur les réseaux sociaux, l’institut de sondage n’a pas deviné la religion des personnes sondées selon leur apparence ou d’après leur nom. «Quand on interroge une personne, on part de zéro, explique Jean-Philippe Dubrulle, directeur d’études à l’Ifop. On n’a aucune information sur eux au préalable.» Plusieurs données sont donc demandées pour connaître l’identité des répondants : «On déroule les questions : est-ce que vous êtes un homme ou une femme, votre code postal… Parmi la liste, on peut tout simplement mettre la religion.» La confession est donc déclarée par les personnes elles-mêmes. Les électeurs interrogés peuvent aussi affirmer qu’ils n’appartiennent à aucune religion ou choisir de ne pas répondre.
Des religions plus ou moins détaillées selon leur poids dans la société française
Par ailleurs, l’Ifop «n’applique pas de quota de religion», précise Jean-Philippe Dubrulle, car «ce n’est pas éthique et parce que, lorsqu’on constitue un échantillon selon les variables classiques, vous avez à peu près le poids de la religion en France».
Le vote en faveur de Marine Le Pen a malgré tout augmenté dans les différents cultes par rapport à 2017.
— Le Pèlerin (Bayard Presse) (@LePelerincom) April 25, 2022
👉 15% chez les musulmans (8% en 2017)
👉 35% chez les protestants (33% en 2017)
👉 45% chez les catholiques (38% en 2017) pic.twitter.com/bdBFMkTDZG
Les informations de ce sondage sur le second tour ont été recueillies sur un panel de 4 827 répondants au second tour et 3 784 au premier tour. Le nombre de répondants variant de façon notable suivant les religions, le sondage est plus détaillé pour les catholiques selon le degré de pratique des croyants, car il s’agit de «la religion à laquelle s’identifient le plus les Français au sein de la population». Dans le détail, on y constate que les catholiques pratiquants réguliers auraient plus voté en faveur d’Emmanuel Macron et rejeté Marine Le Pen que chez les pratiquants occasionnels et non pratiquants, à égalité en termes de vote.
Sur ce point également, les personnes sondées sélectionnent elles-mêmes le degré de pratique qu’elles estiment être le leur (régulier, occasionnel ou non pratiquant). A l’inverse, la religion juive n’apparaît pas dans les résultats car parmi un panel total de près de 4 000 sondés, Jean-Philippe Dubrulle précise qu’il n’y a «pas assez de gens pour constituer un échantillon solide» des votes chez les personnes juives.