Le titre a été repris dans une multitude de médias : «Gabriel Attal annonce une “prime exceptionnelle de pouvoir d’achat”». Invité jeudi du 20 heures de TF1, le ministre de l’Education nationale a évoqué le versement d’une prime exceptionnelle en octobre à 730 000 agents de son ministère. Dans le détail, «500 000 enseignants […] auront en moyenne 380 euros» et «230 000 autres personnels», dont les AESH, autour 500 euros, a-t-il précisé.
Sauf que cette annonce n’en est pas une. Comme les syndicats l’ont rapidement souligné, dénonçant le «recyclage» d’une information vieille de plusieurs mois. «Ça ressemble quand même beaucoup à la prime Guerini, prime exceptionnelle de pouvoir d’achat déjà annoncée et qui devait être versée cet automne, non ? Ministre du recyclage des annonces déjà faites ?» s’est ainsi agacée Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, dans la soirée sur Twitter (renommé X). Guislaine David, du Snuipp-FSU (syndicat majoritaire dans le primaire) a aussi fait part de son mécontentement face à la reprise par France Info qui, comme de nombreux médias, présentait (le titre a été modifié depuis) cette mesure comme une nouvelle annonce.
Ça ressemble quand même beaucoup à la prime Guerini, prime exceptionnelle de pouvoir d'achat déjà annoncée et qui devait être versée cet automne, non ?
— Sophie Vénétitay (@SVenetitay) September 28, 2023
Ministre du recyclage des annonces déjà faites ? Le mieux est encore de réouvrir le dossier salaires ! https://t.co/fws899OntU
Alors non @franceinfo ce n’est pas une annonce ! Le décret sur la prime pouvoir d’achat dans la FP date du 1er août. D’ailleurs elle aurait du être versée en septembre ! Encore un mensonge 🤥 de ce ministre … https://t.co/OP9q7A6Xot
— Guislaine David (@guislainedavid) September 28, 2023
De fait, le ministre s’est bien gardé de préciser que la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat avait effectivement été annoncée, le 12 juin, par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini. A noter que cette prime concerne tous les agents publics qui touchent un salaire inférieur à 3 250 euros brut par mois et non pas uniquement les enseignants. Par ailleurs, la mesure a été concrétisée dans un décret publié le 1er septembre qui en précise les conditions d’attribution. Les montants établis entre 300 et 800 euros, sont versés en fonction de la rémunération brute annuelle. En 2022, le montant de la prime était de 100 euros maximum.