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Barrage

Villepin, Pannier-Runacher : ces rares personnalités de la droite et de la macronie qui maintiennent le «front républicain» contre le RN

Elections législatives 2024dossier
S’ils sont désormais très largement minoritaires, certains, à droite et dans la macronie, ne font pas de trait égal entre La France insoumise et l’extrême droite.
Dominique de Villepin à Paris, le 30 septembre 2019. (Eric Feferberg /AFP)
publié le 26 juin 2024 à 15h55

Que reste-t-il du «front républicain»? Pas grand-chose. Le barrage à l’extrême droite s’est largement étiolé alors que la stratégie du «ni LFI ni RN» domine dans le camp présidentiel et chez Les Républicains pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Sans compter les élus qui appellent eux franchement à faire «barrage à l’extrême gauche» en votant RN.

Il ne reste donc que quelques noms, isolés, enjoignant à un désistement systématique en cas de second tour face au RN. Panorama sur les rares qui font encore «front républicain» à droite et en macronie.

Guetta, Beaune, Giraud, Travert et Rilhac, seuls députés sortants à faire barrage

Bernard Guetta, député européen réélu le 9 juin (Renew), s’est exprimé dès le surlendemain de la dissolution pour «des désistements entre démocrates», dans les colonnes de Libération. Le 24 juin, il publie une nouvelle tribune dans le journal le Monde qui martèle que «le seul est unique danger qui menace aujourd’hui la France, c’est le lepénisme». Il appelle à voter systématiquement contre l’extrême droite au second tour. Le lendemain, il signe une tribune collective dans le Monde pour demander qu’un «accord de désistement soit passé avant le 30 juin pour faire barrage au RN, le 7 juillet».

Clément Beaune, ancien ministre des Transports et député sortant de la 5e circonscription de Paris, a signé la même tribune collective. Le 14 juin, il appelait déjà sur France Info à «un désistement systématiquement face au RN au second tour», même face à La France insoumise.

Joël Giraud est ex-ministre de la Cohésion des territoires sous Jean Castex et député sortant dans les Hautes-Alpes. Il a également signé la tribune du Monde pour un accord de désistement. Au soir de la dissolution du 9 juin, il a annoncé mettre fin à sa carrière politique. «L’annonce d’un gouvernement de cohabitation entre le Président et l’extrême droite […] ne fait pas partie de mon ADN politique», s’est-il justifié. Initialement membre du Parti radical de gauche, il avait reçu l’investiture de La République en marche en 2017, pour être député.

Stéphane Travert, ex-ministre de l’Agriculture entre 2017 et 2018 et député sortant de la Manche, a signé la tribune. Il l’a relayée sur son compte Twitter. Député lors du mandat présidentiel de François Hollande, il faisait partie de l’aile gauche du Parti socialiste avant de se rapprocher d’Emmanuel Macron et de devenir député LREM en 2017.

Cécile Rilhac est la députée Renaissance sortante de la 3e circonscription du Val-d’Oise. Si elle dit se porter à nouveau candidate «contre les extrêmes», elle a néanmoins signé la même tribune. Membre depuis avril 2017 du Parti des progressistes de l’ancien président du Parti communiste Robert Hue, elle avait rejoint peu après le parti d’Emmanuel Macron. Elle est investie par LREM pour les législatives de 2017.

Pannier-Runacher, Pompili et Rousseau, rares ministres partisans de l’accord de désistement

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Agriculture, appelle «à voter utile» dès le premier tour en votant pour la majorité et contre «les extrêmes». Pour autant, elle a signé la tribune du Monde pour un accord de désistement entre «les démocrates».

Barbara Pompili est l’ex-ministre de la Transition écologique lors du gouvernement de Jean Castex. Elle a signé la tribune du Monde pour l’accord de désistement, qu’elle relaie sur son compte Twitter en appelant à «sortir des postures et des anathèmes».

Aurélien Rousseau était le ministre de la Santé dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, dont il fut le directeur de cabinet. Il démissionne en décembre 2023 du fait de son désaccord avec la loi immigration. Après la dissolution du 9 juin, il change de camp et rejoint le Nouveau Front populaire pour devenir candidat à la députation dans la 7e circonscription des Yvelines. Logiquement, il a signé la tribune du Monde pour un accord de désistement.

Une position qui devrait demeurer minoritaire dans le camp présidentiel lors du second tour des législatives. Selon le Parisien, une réunion s’est tenue mardi 25 juin entre le président de la République et les cadres de la majorité, pour définir la consigne de vote et l’hypothèse de désistements au second tour. Selon un participant «ce qui est ressorti, c’est de dire qu’il fallait un refus des extrêmes, RN et LFI».

A droite, Villepin dernier héritier du «front républicain»

Quant à la droite, elle n’est quasiment pas concernée par le front républicain. A l’exception de Dominique de Villepin. Premier ministre lors de la présidence de Jacques Chirac, il continue de penser que l’extrême droite représente la principale menace pour la France. «La priorité doit être donnée à la lutte contre le Rassemblement national», expliquait-il sur LCI.