«Coup de poker», «coup de tonnerre», «coup de théâtre». A en juger les titres de presse, la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, annoncée dimanche 9 juin sur les coups de 21 heures, a clairement pris de court l’ensemble de la classe politique et les commentateurs. Et de fait, aucun média ne s’était risqué, dans les jours précédant le vote, à présenter ce scénario comme plausible.
L’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée était dans l’air depuis plusieurs mois, l’exécutif étant confronté à des blocages quasi systématiques lors des votes sur les projets de loi, faute de majorité absolue à la chambre basse, depuis son renouvellement en juin 2022. Ainsi, il avait déjà été question de dissolution en décembre, après le rejet du projet de loi sur l’immigration (depuis adopté au terme de négociations au sein d’une commission mixte paritaire). Mais Emmanuel Macron avait rapidement écarté cette éventualité, allant jusqu’à fustiger les invités d’un dîner à l’Elysée «qui [imaginaient] une dissolution, alors qu’il n’y [avait] même pas lieu de tirer d