La photo montre deux policiers positionnés dans l’une des tours de Notre-Dame de Paris, derrière une chimère. Elle a été partagée sur plusieurs des réseaux de Bruno Retailleau. D’abord le 31 décembre, pour conclure l’année écoulée, sur X, avec en légende un sobre «2024». Ensuite le 1er janvier, pour ouvrir la nouvelle année, sur Instagram, sous forme de carte de vœux adressée aux Français : «Une très bonne année 2025 à tous !» Le ministre de l’Intérieur a même repris l’image pour en faire la bannière de son profil sur X. Rapidement, les commentaires ont afflué sous les publications du locataire de Beauvau, avec des reproches divers. Certains internautes déplorent la dimension religieuse du cliché, d’autres vont jusqu’à y voir le signe que le pouvoir a basculé dans l’illégalité, avec une photo établissant un parallèle entre les forces de l’ordre et une figure de «démon».
2024 .
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) December 31, 2024
Photo : @prefpolice pic.twitter.com/n1H7NWuDtC
En réalité, Bruno Retailleau reprend ici une photo de la préfecture de police de Paris, mise en ligne le dimanche 8 décembre, en plein week-end de célébration de la réouverture de Notre-Dame, à la fois sur les pages Instagram et Facebook de la «PP». En description, on peut lire : «Aux côtés de la chimère de Notre-Dame, leur emblème, la BRI-PP veille sur Paris.»
Il existe 17 brigades de recherche et d’intervention (BRI), rattachées à la Direction nationale de la police judiciaire, et chargées des investigations relatives au crime organisé. La BRI de la préfecture de police de Paris, ou BRI-PP, est la plus ancienne. Créée en 1964, elle fêtait donc ses 60 ans en 2024, ce qui avait donné lieu à une publication X dans laquelle la PP rappelait que sur l’emblème de la BRI, figure une «créature fantastique» : «la chimère de Notre-Dame», qui «veille sur la ville, prête à repousser le mal».
En photographiant deux membres de la BRI-PP derrière cette chimère, l’une des nombreuses créatures ornant la cathédrale parisienne, la préfecture de police avait plutôt l’intention d’en faire un clin d’œil à l’emblème de l’unité. D’ailleurs, les deux policiers sont photographiés par la droite, du côté du bras où se trouve leur écusson, en écho à la figure qui se dresse devant eux.