«J’ai une petite devinette pour vous.» Au pupitre du Parlement européen, le 28 septembre, l’eurodéputée LFI Manon Aubry a préparé sa mise en scène. Brandissant un smartphone dans sa main gauche, elle interpelle l’assemblée : «Quand vous achetez un Iphone comme celui-là à 800 euros, savez-vous combien Apple payait d’impôt ?» De l’autre main, elle montre alors une pièce de monnaie. Et enchaîne : «Ça : 2 euros. Soit 0,0005 % de son bénéfice. Et même pas dans le pays où vous l’avez acheté, mais en Irlande.» Avant de poursuivre : «Après huit ans de combat, nous avons enfin gagné une bataille : Apple doit payer une amende de 13 milliards d’euros. Mais la guerre contre l’évasion fiscale est loin d’être gagnée. Chaque année les multinationales enregistrent 1 000 milliards d’euros dans les paradis fiscaux dont la moitié dans les paradis fiscaux européens.»
Vous savez combien Apple paie d’impôts? 0,0005%.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) September 28, 2024
Et pendant ce temps-là, celui nommé à la commission🇪🇺 pour lutter contre l’évasion fiscale est lui-même impliqué dans le scandale des Pandora Papers.
On marche sur la tête : mettons fin à ce braquage en bande organisée! pic.twitter.com/9BWaGbGkC2
A ce stade, difficile de comprendre d’emblée la démonstration de Manon Aubry. Il n’y a en effet pas de lien direct entre le taux d’imposition particulièrement bas avancé par l’eurodéputée et le prix de l’Iphone à 800 euros, sur lequel Apple ne payerait que deux euros d’impôt. Car deux euros représentent 0,25 % de 800 euros (et non pas 0,0005 %). Ce montant de 800 euros relève par ailleurs plus d’un chiffre d’affaires que d’un bénéfice, qui est évidemment inférieur au prix de vente de l’appareil.
Le taux de 0,0005