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Est-il vrai que «le blé ukrainien a fait s’effondrer le marché», comme le déplorent certains agriculteurs?

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Les agriculteurs en colèredossier
L’exonération des droits de douane dans l’UE en faveur de Kyiv a déstabilisé le marché des pays limitrophes à l’Ukraine. Mais cette mesure est loin d’être la seule raison de la baisse des cours, qui intervient aussi après une très forte hausse due à la guerre avec la Russie.
Dans la région de Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, le 30 août. (Pierre Crom/AFP)
publié le 6 février 2024 à 18h28

Ce fut l’un des arguments avancés pendant le mouvement de protestation des agriculteurs : les cours du blé auraient fondu depuis l’exonération, par l’Union européenne, des droits de douane pour l’Ukraine. «C’est le blé ukrainien qui a fait s’effondrer le marché. Mon hangar est encore plein et je n’arrive pas à vendre, en tout cas pas au-dessus du prix de production», affirmait ainsi Eric Vandoorne, exploitant wallon, auprès de Libération, lors du rassemblement à Bruxelles le 1e février.

Depuis mai 2022, et afin de soutenir l’économie du pays attaqué par la Russie quelques mois plus tôt, les produits agricoles ukrainiens, dont le blé, bénéficient en effet d’une suspension de droits de douane au sein de l’Union européenne. Cette mesure est-elle pour autant responsable de la baisse des cours du blé sur le continent ?

Le blé tendre sur le marché en continu à Euronext s’échange actuellement autour de 210 euros la tonne, soit une chute de 50 % par rapport à son pic de 430 euros la tonne atteint mi-mai 2022.

Sauf que la forte hausse des prix jusqu’à ce pic de mai 2022 a précisément eu lieu à la suite de l’attaque russe, intervenue deux mois et demi plus tôt. Peu avant l’invasion, le cours du blé oscillait aut