Au total, 491 personnes ont été interpellées à Paris dans la nuit du 31 mai au 1er juin, après la victoire du PSG en finale de Ligue des champions. Avec des incidents concentrés aux abords des Champs-Elysées : «Beaucoup de monde dans Paris. […] Très peu de tensions en dehors des Champs et du boulevard périphérique parisien, sur lequel les forces de l’ordre interviennent systématiquement pour évincer les fauteurs de troubles et relancer la circulation», a assuré la préfecture de police de Paris.
Des violences qui ont causé la mort d’un homme, dans la capitale (après que son scooter a été percuté par une voiture qui selon RTL semblait transporter des supporteurs parisiens) et fait 192 blessés et des dégâts matériels, comme le rapportait Libération. Un bilan qui a poussé de nombreux internautes et commentateurs à dresser un parallèle avec les célébrations de 1998, après la victoire de la France en Coupe du monde. Jugeant qu’il n’y avait pas eu, il y a vingt-sept ans, de débordements notables, et qu’il s’agissait alors d’une «vraie fête».
Une scène de «désolation»
S’il est hasardeux de comparer deux événements aussi différents (avec un public beaucoup plus large et familial dans les rues lors d’une victoire en Coupe du monde, a fortiori la première remportée), il est par ailleurs très réducteur d’estimer que tout s’était bien déroulé en 1998. Car après la victoire face au Brésil, plusieurs incidents graves avaient aussi terni la soirée, comme le racontait déjà CheckNews en 2018. Des dizaines de personnes avaient été fauchées par une conductrice sur les Champs-Elysées. L’accident avait finalement fait un mort et 35 blessés, dont dix graves. Peu de temps auparavant, une première voiture avait déjà blessé une dizaine de personnes.
A l’époque des faits, Libération décrivait une scène de «désolation» à la fin des festivités : «Une femme avec deux drapeaux français plantés dans le chignon a les yeux hagards derrière le cordon de CRS qui s’est formé. Elle a vu quatre personnes se faire faucher. Les couvertures de survie sont dépliées pour les blessés, qui gisent sur le pavé, les ambulances envahissent les Champs. […] Vers 4 heures, l’avenue n’est que désolation. Des jeunes, vers l’Arc de triomphe, se balancent des bouteilles. Les CRS chargent. […] A 4 h 30, la fête est finie. “On se croirait à Rio”, commente un homme en montrant du sang sur le sol.»
Billet
D’autres incidents moins graves sont également survenus à Paris le soir du 12 juillet 1998, dont des heurts avec la police. «Les forces de l’ordre ont interpellé une trentaine de jeunes : vingt-trois pour des vols et des dégradations dans plusieurs commerces et sept pour jets de projectiles sur les CRS, détaillait Le Parisien. A 1 heure et demie du matin, on faisait la queue devant le commissariat du VIIIe arrondissement pour déposer des plaintes concernant des vols et agressions divers. […] Un médecin de 62 ans a été placé en garde à vue après avoir tiré des coups de feu en l’air. Il était excédé par le vacarme des supporters installés le long de la corniche de son immeuble.» Les archives vidéos évoquent également des pillages, des heurts violents avec les forces de l’ordre ainsi que des accidents de la route lors des célébrations de 1998.
Jets de bouteilles contre gaz lacrymogène
En juillet 2018, après la deuxième victoire française en Coupe du monde, les célébrations avaient également connu des débordements, avec une centaine d’interpellations. Le Drugstore Publicis des Champs-Elysées avait par exemple été dévalisé (comme en 1998) par une trentaine de personnes, ressortis avec des bouteilles de vin et de champagne.
L’avenue des Champs-Elysées avait de son côté été évacuée dès 23 h 30. Selon l’AFP, «des échauffourées se sont poursuivies sporadiquement entre forces de l’ordre et groupes de “casseurs” qui échangeaient jets de bouteilles ou chaises contre gaz lacrymogène sur la prestigieuse avenue». Plusieurs accidents graves avaient par ailleurs eu lieu en dehors de Paris : un homme était mort en sautant dans un canal à Annecy, et un autre s’était tué en voiture dans l’Oise. Trois enfants avaient également été gravement blessés après avoir été renversés par une moto en Meurthe-et-Moselle.