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Européennes : de tous les partis d’Europe, le RN est celui qui envoie le plus d’eurodéputés au Parlement

Elections européennes 2024 dossier
Avec 30 sièges obtenus, la liste de Jordan Bardella devance individuellement les partis de la droite conservatrice allemands et l’extrême droite italienne. Mais à l’échelle de l’hémicycle strasbourgeois, ce sont les conservateurs du Parti populaire européen (LR en France) qui sont les plus nombreux.
Dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, lors de la soirée électorale, dimanche 9 juin. (Pascal Bastien/Libération)
publié le 10 juin 2024 à 15h39

Le nombre de députés envoyés par le Rassemblement national au Parlement européen témoigne du poids politique dont bénéficie, à l’issue de ces élections européennes, le parti d’extrême droite français. Non seulement le RN fait élire plus du double d’eurodéputés que Renaissance et ses alliés, qui arrivent en deuxième position, très loin derrière la formation présidée par Jordan Bardella (lui-même reconduit à son poste d’eurodéputé). Mais le parti de Marine Le Pen, en plus, décroche le titre de plus importante délégation au Parlement, parmi tous les partis politiques qui y sont représentés, et tous pays membres de l’Union européenne confondus.

D’après les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur, en récoltant 31,37% des suffrages exprimés, le Rassemblement national envoie 30 députés à Strasbourg. Contre 13 sièges pour la liste de la majorité présidentielle, et 13 également par la liste commune PS-Place publique. Sur un total de 81 eurodéputés français élus lors de ce scrutin.

Il faut regarder du côté de l’Allemagne pour trouver la deuxième plus grosse délégation, celle qui réunit l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) et l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU). S’il s’agit de deux partis distincts, CDU et CSU forment une force politique commune, puisque la CDU présente des candidats dans tous les Länder (Etats fédérés) à l’exception de la Bavière, seul Land dans lequel la CSU est implantée et investit donc des candidats. Grâce aux 23 élus sous l’étiquette CDU, et aux 6 eurodéputés de la CSU, un total de 29 parlementaires européens représentant les partis de la droite conservatrice allemande siégeront à Strasbourg. Soit un de moins que le RN.

Le RN l’emporte «individuellement»

A noter qu’en Allemagne, on ne dispose que des résultats provisoires annoncés ce lundi matin, mais seules des évolutions minimes sont attendues. Outre-Rhin, contrairement à la France, où il faut obtenir au moins 5% des voix pour faire élire des eurodéputés, aucun seuil n’est fixé. Ainsi, outre la CDU-CSU, un troisième parti sera représenté dans le groupe du Parti populaire européen (PPE), étiquette sous laquelle siège la droite européenne. Le Parti des familles d’Allemagne (Familie) compte un eurodéputé élu. Ce qui porte à 30 le nombre de députés européens allemands adhérant aux idées du groupe PPE sur les 96 sièges réservés à l’Allemagne.

La troisième formation politique la plus représentée au Parlement européen sera Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, avec 24 des 76 eurodéputés italiens. Suivi du Parti populaire espagnol (Partido Popular), principale force d’opposition au gouvernement de gauche, qui envoie 22 députés au Parlement européen, sur les 61 sièges attribués à l’Espagne. Et pour conclure ce top 5, arrive ensuite, avec 21 eurodéputés, la Coalition civique polonaise (Koalicja Obywatelska), une coalition électorale proeuropéenne portée par le premier ministre et ancien président du Conseil européen, Donald Tusk.

Si le RN l’emporte «individuellement», à l’échelle des groupes politiques, selon les derniers résultats qui restent encore à confirmer, c’est le groupe PPE qui arrive en tête avec 180 sièges. La droite européenne devance ainsi les sociaux-démocrates (138 sièges), le groupe Renew dont fait partie Renaissance (77 députés), le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (73 élus dont ceux de Reconquête), et le groupe Identité et Démocratie (58 eurodéputés, dont les 30 du Rassemblement national).