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Enquête

Faux rédacteurs, vrais profits : comment l’intelligence artificielle parasite l’info

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Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Des centaines de sites d’actualité sans journalistes diffusent des contenus générés par intelligence artificielle, souvent plagiés ou inventés. Leurs créateurs revendiquent d’exploiter des failles «laissées béantes par Google». «Libération» et «Next» ont enquêté sur ce phénomène qui préoccupe la presse traditionnelle.
Pour duper Google, les sites singent les vraies rédactions et font signer les articles par des rédacteurs virtuels, dotés d’une identité, une photo et même une biographie. (Henrike Stahl/Libération)
publié le 6 février 2025 à 6h50

Une nouvelle ruée vers l’or se déroule sur Internet. Des entrepreneurs rusés, profitant des coûts dérisoires et des performances de l’intelligence artificielle générative, inondent actuellement le web de petits «sites d’actualités» où sont publiés, de manière automatisée, des contenus tantôt paraphrasés, tantôt plagiés, quand ils ne sont pas simplement inventés.

Une analyse menée par le site Next (avec qui Libé s’est associé pour cette enquête en plusieurs volets) conclut à la présence, sur le web francophone, d’au moins un millier de sites nourris de «contenus d’actualité» débités en tout ou partie par des IA. Un recensement forcément non exhaustif. On y trouve, pêle-mêle, des actualités technologiques, la promotion d’attractions touristiques («News of Marseille»), ou des conseils pour le traitement de l’hypertension («Santé au masculin»).

Alors que s’ouvre ce jeudi 6 février le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris, le phénomène inquiète la presse. Dans une tribune publiée cette semaine dans Libération, cinq organisations de médias d’information, représentant plus de 25 000 journalistes, exigent des pouvoirs publics un cadre cont