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Fonds Marianne : des soupçons, un faux fonds, et une vraie opération de communication

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Présenté à tort comme un fonds nouveau, le fonds Marianne s’est le plus souvent substitué à des financements préexistants. Une réalité qui tranche avec la communication réalisée au lancement du fonds.
Le préfet Christian Gravel, secrétaire général du CIPDR, lors d'une conférence de presse à Paris, le 1er février. (Emmanuel Dunand/AFP)
publié le 6 juin 2023 à 16h45

Au-delà du scandale, que restera-t-il du fonds Marianne ? A mesure que les enquêtes concernant l’utilisation des fonds avancent (Sénat, presse, justice) les soupçons sur l’utilisation douteuse de l’argent public se précisent, visant l’un des plus gros bénéficiaires (l’USEPPM de Mohamed Sifaoui), ainsi que les acteurs gestionnaires du fonds, le CIPDR (Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation) et le cabinet de la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, codécisionnaire dans l’attribution des subventions. Ce mardi soir, Christian Gravel, secrétaire général du CIPDR et pilote du fonds Marianne, a annoncé sa démission, après sa mise en cause dans le rapport de l’IGA (l’Inspection générale de l’administration).

Au-delà de ce scandale potentiel, les auditions de la commission d’enquête sénatoriale permettent aussi d’éclairer le fonctionnement d’un «fonds» qui n’en a en réalité que le nom, et qui s’est surtout apparenté à une opération de communication et à un recyclage de subventions préexistantes. «Après l’assassinat de Samuel Paty, c’était un peu un coup marketing pour dire :Regardez, le gouvernement fait quelque chose”», concède le responsable d’une des associations bénéficiaires.

«Ce n’est pas un abondement»

Le 20 avril 2021, Marlène Schiappa annonce lancer «un fonds de 2,5 millions d’euros pour promouvoir les valeurs de la République» et lutter «co