Question posée par Marine-Céline le 24 juillet,
On le voit studieux, accoudé à son bureau présidentiel, la mine grave, concentré sur les dossiers qu’il est en train de lire. Des images issues d’un clip de campagne d’Emmanuel Macron, candidat l’année dernière à sa réélection, ont été utilisées pendant le 20 heures de France 2 sans être sourcées, dimanche 23 juillet. Contacté par CheckNews, le groupe France Télévisions évoque «une erreur».
Ces images ont été diffusées en parallèle d’un duplex de la journaliste Christelle Méral, envoyée spéciale à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), où le chef de l’Etat était attendu lundi 24 juillet, pour le début de sa tournée dans le Pacifique. Alors que la reporter revenait notamment sur l’interview qu’il s’apprêtait à accorder conjointement à France 2 et TF1, son propos a en partie été accompagné de courts extraits d’une vidéo produite dans le cadre de la dernière campagne présidentielle de Macron. La séquence est toujours visible dans le replay du journal télévisé, de 13m41 à 13m46, ou dans un article paru sur le site de France Info.
La vidéo en question, c’est le premier épisode de «Emmanuel Macron, le candidat», une minisérie de huit épisodes produite par les équipes de campagne du Président. Publié le 4 mars 2022 sur la chaîne YouTube «Emmanuel Macron avec vous», ce contenu le met en scène au palais de l’Elysée, en train de travailler à son bureau. Les trois plans repris par France 2 sont, dans l’ordre de leur diffusion au cours du duplex, ceux visibles à 1′15, 0′40 et 0′37.
Problème : aucun bandeau n’indique l’origine des images. Or si rien n’interdit aux journalistes de reprendre des contenus audiovisuels issus d’une opération de communication, le devoir de transparence commande normalement d’en préciser la source.
«C’est effectivement une erreur de l’édition, répond France Télévisions. Pour illustrer le duplex de Christelle Méral, trois plans issus de ce clip de campagne ont été utilisés. Ce qui n’aurait pas dû être le cas puisque la rédaction en chef avait demandé des images d’illustration du dernier conseil des ministres. Sans doute par peur de manquer d’images, l’édition a rajouté ces trois plans qui, dans ce cas, auraient dû être sourcés. C’est une erreur de notre part.»