La polémique n’en finit plus d’enfler. Depuis la rentrée scolaire, la Belgique francophone connaît une intense controverse au sujet du guide Evras, un programme d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, que le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a récemment décidé de rendre obligatoire en classes de sixième et de seconde. Des séances relativement peu nombreuses, au rythme de deux fois deux heures par an, qui font pourtant l’objet d’une campagne de désinformation massive. Leurs détracteurs y voient une «hypersexualisation dès la maternelle». Et assurent notamment, à tort, que ce programme consistera à enseigner la masturbation dès 5 ans, ou à montrer des films pornographiques aux enfants, dès l’âge de 9 ans.
Dernièrement, l’affaire a pris un tournant inquiétant avec la multiplication de pétitions, de vidéos virales et surtout la dégradation de huit établissements scolaires. Auprès de Libé, le parquet de Charleroi confirme avoir ouvert une enquête pour «incendie criminel» et «associations de malfaiteurs». Dimanche 17 septembre, à Bruxelles, une manifestation a réuni entre 1 500 et 2 000 individus, sous le slogan «Touchez pas nos enfants». Parmi d’autres, une pancarte montrait aussi l’image d’une drag-queen contant une histoire à des enfants barrée de la mention «No Evras !» Ce jour-là, la presse belge a noté le caractère éto