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«J’ai administré des bonnes raclées» : un ex-enseignant du «Bétharram breton» admet et assume les violences sur les élèves

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Le collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, à côté de Brest, surnommé «le bagne» par ses anciens élèves, a été le théâtre d’une extrême violence du personnel enseignant. L’un d’entre eux témoigne auprès de «CheckNews», sans remords.
114 membres du collectif des victimes du collège Saint-Pierre au Relecq-Kerhuon, dans le Finistère, dénoncent des actes de maltraitance. (laurence soulez/Getty Images/iStockphoto)
publié le 15 mars 2025 à 13h04

De ses jeunes années au collège Saint-Pierre au Relecq-Kerhuon, dans le Finistère, Frédéric B. retient surtout une longue liste d’interdits, et de sévices. Il était prohibé de se trouver en dehors des classes sous peine de se faire «péter la gueule» par le directeur, le père L. Il était défendu d’avoir une note en dessous de 10/20, sous peine d’être sanctionné «d’une paire de baffes par nombre de points en dessous de la moyenne, jusqu’à avoir la tête comme un chou-fleur». Des coups tellement violents que Frédéric B., qui y a étudié entre 1974 et 1977, assure avoir vu certains élèves s’évanouir «et tomber comme des sacs de linge sale».

Ces actes de maltraitance sont aujourd’hui dénoncés par les 114 membres du collectif des victimes de l’établissement. Ils accusent une dizaine d’enseignants. «Huit psychopathes», selon Joël Lagadec, élève de 1969 à 1972, du collège de garçons Saint-Pierre. Parmi eux, Joël B., qui a accepté de parler à CheckNews.

Aujourd’hui âgé de 82 ans, l’homme a enseigné au collège Saint-Pierre à partir des années 60 jusqu’au début des années 2000. Il ne confirme pas les accusations de violences sexuelles, mais assume en revanche les coups et mauvais traitements infligés aux élèves pendant des décennies. Ces derniers, selon son témoignage, ont décliné avec le passage à la mixité en 1985 et le changement de nom de l’établissement, devenu «Saint-Jean-de-la-Croix», mais sans disparaître pour autant.

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