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JO 2024 : les Français devront-ils «s’inscrire» pour avoir le droit de «se balader partout dans Paris», comme l’affirme une députée LFI ?

La préfecture de police a rendu publiques les règles de circulation pendant les prochains Jeux olympiques. Des restrictions sont prévues dans certains quartiers. Mais elles ne toucheront pas toute la capitale.
Le jardin des Tuileries. (Dimitar Dilkoff/AFP)
publié le 30 novembre 2023 à 16h34

Les mesures spécifiques aux Jeux olympiques de 2024 à Paris commencent à se préciser. Après l’annonce par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, de tarifs en forte hausse pour les transports en commun pendant la période des JO, c’est au tour de la préfecture de police de présenter les futures contraintes liées aux déplacements dans la capitale et sa banlieue. Les épreuves se déroulant en partie seulement au cœur de Paris, des restrictions de circulation vont en effet s’imposer aux Franciliens.

De quoi inquiéter certains élus, dont la députée LFI Clémence Guetté. «Ce n’est pas une blague. Les Français, piétons ou en voiture, devront s’inscrire pour avoir le droit de se balader partout dans Paris pendant la durée des Jeux olympiques. Les Jeux de la honte. Les macronistes gâchent toujours tout», écrit l’élue du Val-de-Marne sur X (anciennement twitter).

De quoi réveiller les mauvais souvenirs de la période du Covid-19, lorsque les Français étaient soumis à des limitations de déplacements et à la détention d’un pass vaccinal pour pénétrer dans certains établissements.

Les Parisiens, en voiture ou à pied, vont-ils pour autant devoir s’enregistrer afin de pouvoir se déplacer «partout dans Paris» lors des JO, qui se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024 ?

En réalité, les restrictions vont s’appliquer à certains périmètres délimités, répartis essentiellement dans l’ouest de la capitale (Concorde, Trocadéro, tour Eiffel…) et en Seine-Saint-Denis, et vont surtout concerner les voitures.

Concrètement, le dispositif de sécurité, présenté le 29 novembre par la préfecture de police, comprendra trois types de zones. Les premières (grises) correspondent grosso modo aux sites eux-mêmes, où se dérouleront les compétitions. Par nature, elles seront réservées aux organisateurs et aux détenteurs d’un billet.

«Entraver le quotidien des Franciliens et des Franciliennes»

Les deuxièmes zones (rouges) sont celles dites «d’interdiction de la circulation motorisée». Elles ont pour objectif, selon la préfecture de police, de «réduire le risque terroriste et garantir la sécurité des flux du public accédant à ou quittant un site et des riverains». Mais les piétons et cyclistes pourront circuler librement en leur sein, ainsi que certains véhicules, dont les titulaires seront «listés dans un tableau, après un contrôle par les forces de l’ordre». Ce sont ces zones qui nécessiteront, pour les automobilistes uniquement, une inscription en amont sur une plateforme numérique, ouverte au printemps 2024.

Les troisièmes zones (bleues) sont destinées à «réduire les flux aux abords des périmètres rouges, en déviant en amont la circulation de transit, de passage, de traversée, tout en préservant l’intégralité des flux de résidents ou liés aux activités économiques, sociales, culturelles», explique la préfecture. Leur accès sera réservé à «tout conducteur en mesure de justifier un besoin d’accès, sur un point de passage : livraison, dépannage, déménagement, accès au domicile ou au travail». Le dispositif «donnera lieu à des contrôles réalisés par les forces de l’ordre», ajoute la préfecture de police.

Quant aux épreuves sur route (cyclisme, marathon), elles feront l’objet «de mesures particulières», avec un périmètre défini la veille de chaque épreuve, voire quelques jours avant pour la cérémonie d’ouverture prévue sur la Seine.

Si le dispositif, avec ses trois zones, peut apparaître pour certains comme une usine à gaz, voire susciter certaines inquiétudes, notamment chez l’adjoint aux mobilités à la mairie de Paris, David Belliard, avec le risque d’«entraver le quotidien des Franciliens et des Franciliennes qui vivent et travaillent», il est en revanche faux de dire, comme le fait la députée Clémence Guetté, que «les Français, piétons ou en voiture, devront s’inscrire pour avoir le droit de se balader partout dans Paris».