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JO 2024 : non, une triathlète belge n’est pas hospitalisée depuis quatre jours après une épreuve dans la Seine

JO Paris 2024dossier
La sportive Claire Michel a consulté un médecin dimanche 4 août mais est retournée ensuite dans sa chambre au village olympique. Difficile d’établir un lien avec l’eau du fleuve, contrairement à ce qu’indiquent des montages mensongers qui circulent en ligne.
La triathlète belge Claire Michel, lors de l'épreuve de mercredi 31 juillet dans la Seine. (Lisa Leutner/Reuters)
publié le 5 août 2024 à 18h15

L’information a été publiée dimanche par le journal flamand De Standaard : une athlète belge, Claire Michel, serait hospitalisée depuis sa participation, mercredi 31 juillet, à l’épreuve de triathlon (qui comprend un passage dans la Seine), en raison d’une infection à la bactérie Escherichia coli (E.coli). Une hospitalisation qui lui aurait valu de déclarer forfait pour l’épreuve du relais mixte de ce lundi 5 août. Largement reprise par la presse française et internationale, l’info a semble-t-il, été supprimée depuis par le journal belge.

Et pour cause : si l’athlète a bien consulté un médecin, elle n’a pas été hospitalisée, comme l’a rapporté notre confrère de France 2 Matthieu Boisseau sur X. Une nouvelle confirmée ce lundi à CheckNews par le comité olympique belge : «Nous avons vu diverses déclarations dans les médias nationaux et internationaux avec des informations incorrectes. Veuillez noter que Claire Michel n’est pas hospitalisée depuis quatre jours.»

Avant de préciser que si «elle a été emmenée à la polyclinique du village olympique plus tôt dans la journée [de dimanche] pour y être soignée», elle est, «entre-temps, de retour dans sa chambre au village olympique». Tout en confirmant, cependant, sa non-participation, ainsi que celle de l’ensemble de l’équipe belge, à l’épreuve du relais mixte de ce lundi.

De la même manière, les responsables suisses ont démenti, selon Matthieu Boisseau, un lien direct entre la pathologie de deux athlètes suisses et les eaux de la Seine. Difficile donc, pour l’heure, d’établir un lien direct entre la qualité des eaux du fleuve parisien et la pathologie contractée par l’athlète belge, et plus encore pour les sportifs suisses.

Par ailleurs, pour la journée où s’est déroulée l’épreuve du triathlon, le 31 juillet, le Comité d’organisation des jeux olympiques (Cojo) avait dévoilé, a posteriori (les analyses prennent vingt-quatre heures), que la qualité bactériologique des eaux était «très bonne». La porte-parole du Cojo, Anne Descamps, avait ainsi déclaré, le 1er août, que «les échantillons prélevés hier entre 5 et 6 heures du matin ont montré des niveaux d’E.Coli compris entre 192 et 308» UFC /100 ml (unité formant colonie pour 100 millilitres). Une fourchette largement inférieure au seuil réglementaire établi par les instances internationales, à 1000 UFC /100 ml.

En réalité, sur l’ensemble de la matinée, les données ont été peu plus élevées, mais sans dépasser le seuil maximum. Selon le relevé qui nous a été communiqué lundi par le COJO, le niveau maximum d’E.Coli a atteint 579 UCF/100 ml, à 11h40 au pont Alexandre III.

Idem pour l’autre bactérie particulièrement surveillée, les entérocoques, qui, toujours d’après ce relevé, a atteint un maximum de 211 UFC/100 ml au point Alexandre III à 11h40, soit bien en-dessous du seuil limite de 400 UFC/100 ml retenu par les instances.

A noter qu’outre cette fausse information de la presse belge sur l’hospitalisation de leur compatriote, de fausses unes de journaux, dont de Libération, circulent sur les réseaux sociaux, laissant penser que plus de vingt athlètes auraient été malades depuis l’épreuve de mercredi.

De grossiers montages, comme en témoigne la – vraie – une de Libération du jeudi 1er août :