Dans une lettre en date du 8 août, le Premier ministre, François Bayrou, a informé les partenaires sociaux de son souhait de supprimer deux jours fériés pour les salariés et les agents publics, sans compensation financière, sur le modèle de la journée de solidarité instituée en 2004. Dans cette missive, que CheckNews a pu consulter, Matignon ajoute que «les éventuelles spécificités à prévoir pour l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon pourront être discutés également».
Quelles sont les spécificités de l’Alsace et de la Moselle ? En métropole, le code du travail recense onze jours fériés, dont le caractère chômé (et payé pour les salariés avec au moins trois mois d’ancienneté) n’a rien d’automatique : ces jours doivent en effet être listés dans une convention collective, un accord d’entreprise ou décidés de manière unilatérale par l’employeur. Seul le 1er Mai est obligatoirement chômé (sauf dérogations et dans ce cas-là, la rémunération est double).
En Alsace et Moselle, le code du travail prévoit treize jours fériés (soit deux de plus, avec le Vendredi Saint qui précède le dimanche de Pâques et le 26 décembre), et ces jours sont automatiquement chômés (pas besoin d’un accord entre partenaires sociaux).
Ces deux jours fériés ont été institués par l’empereur Guillaume II en 1892, quand ces régions étaient sous le joug des Allemands (à la suite de la défaite de 1870), et ont été maintenus après leur retour dans le giron de la France en 1918.
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Interrogée par BFM Alsace, la députée Renaissance du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, a expliqué : «Avant de réagir, je voulais solliciter le Premier ministre directement. […] Il a évoqué la possibilité de remettre en cause deux jours fériés nationaux. Mais il n’est pas dans ses intentions de revenir sur les spécificités de l’Alsace et en particulier les deux jours fériés le 26 décembre et le Vendredi Saint.» Ce qui ne veut pas dire que les départements d’Alsace et de Moselle ne seront pas concernés par la suppression de deux jours fériés.
Quant à Saint-Pierre-et-Miquelon, ce territoire n’était pas touché, jusqu’à présent, par la journée de solidarité instituée en 2004.