Où sont passés les médecins généralistes ? Pour la Coordination santé libre, à l’origine d’un protocole de traitement ambulatoire précoce (TAP) contre le Covid-19, cette question devrait animer toute personne souhaitant en finir avec la crise sanitaire. Défenseurs de la ligne Raoult, les membres de cette nouvelle organisation militent pour un retour des généralistes au cœur du dispositif de lutte contre l’épidémie. Et la prescription de plusieurs traitements hors autorisations de mise sur le marché (AMM), synthétisé dans un protocole très contesté.
Dans certains cabinets, ce cocktail est déjà une réalité. La Coordination l’assure, celui-ci se fonde sur des «partages d’expérience» de médecins le proposant actuellement à leurs patients. Ce qui soulève plusieurs questions. En ont-ils le droit ? Et que risquent ces généralistes en prescrivant des médicaments en dehors du champ défini par leur AMM ?
Liberté réelle mais encadrée
En France, la liberté de prescrire accordée aux médecins est un principe fondamental, corollaire de leur indépendance professionnelle. Elle est, selon Bernard Bégaud, pharmacologue et ancien président du comité de suivi des essais cliniques pour l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), «plus large que dans beaucoup d’autres pays». Réelle donc, mais encadrée.