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La dissuasion nucléaire britannique est-elle dépendante des Etats-Unis ?

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Si la décision de recourir à la bombe dépend du seul Premier ministre britannique, le programme nucléaire du pays est étroitement lié aux Américains.
Le sous-marin britannique «HMS Artful» à sa base de Faslane, en Ecosse, le 4 mars 2025. (Jeff J Mitchell/Getty Images via AFP)
publié le 6 mars 2025 à 17h37

L’isolationnisme américain, martelé chaque jour un peu plus fort par Donald Trump, commence à inquiéter les militaires européens. Et si les Etats-Unis se retiraient de l’Otan ? Et emportaient avec eux leurs armes nucléaires disséminées dans plusieurs pays de l’UE (Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Italie) ? Dans cette configuration, l’Europe – au sens large – pourrait compter sur deux pays disposant, en propre, de l’arme ultime : la France et le Royaume-Uni. Mais pas avec le même degré d’autonomie vis-à-vis des Américains.

Car si les Britanniques, qui disposent de 225 têtes nucléaires, sont officiellement souverains dans leur décision d’appuyer sur le bouton, ils restent très dépendants de l’oncle Sam pour la conception matérielle de leur dissuasion. Ainsi, les missiles balistiques utilisés (Trident) sont de facture américaine (Lockheed Martin). Et «le Royaume-Uni achète le droit d’utiliser 58 missiles produits par les Etats-Unis», précise Emmanuelle Maitre, chargée de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. La partie purement nucléaire (matière fissible) de son côté, est britannique, mais «elle reste développée de manière étroite avec les América