Jusqu’aux années 80, les enseignants du collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, près de Brest, abreuvaient leurs élèves de qualificatifs dégradants. C’étaient des «Jean-Foutre», des «imbéciles», des «paresseux», des «cossards». En bref, «des nuls, des moins que rien». Ceux qui, dans les rangs du collège catholique, connaissaient le plus l’échec subissaient davantage encore que les autres la «pédagogie» ultra-violente de l’établissement, qui avait acquis la réputation d’une école de redressement pour les enfants en difficulté scolaire.
Aujourd’hui, des anciens élèves réunis en collectif pour dénoncer ces violences constatent que beaucoup d’entre eux souffraient en réalité de troubles de l’apprentissage et du langage. Un fait que leur porte-parole, Didier Vinson, a rappelé devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la prévention des violences dans les écoles, le 21 mars. «Nous nous sommes rendu compte que nous étions tous “dys”, troubles de l’attention, hyperactifs [...] et nous nous sommes fait massacrer pendant trente ans».
CheckNews a recueilli les témoignages de ces anciens élèves bègues, dyslexiques, dyspraxiques ou hyperactifs, souvent envoyés par leur famille au collège Saint-Pierre en raison de leurs difficultés, et puis qu’on a «essayé de soigner en tapant dessus», selon les mots de Frédéric