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La femme à la pancarte antisémite de Metz a-t-elle été photographiée avec une casquette de SS ?

Plusieurs internautes ont confondu Cassandre Fristot, arrêtée lundi matin pour une pancarte antisémite, et Charlène «Epona» Blanc, ex-chanteuse d’un groupe néonazi posant avec une casquette de la SS.
Cassandre Fristot en 2012, alors candidate aux élections législatives du Front National à Freyming-Merlebach, en Moselle. (Emilie Pol/SIPA)
par Fabien Leboucq et Danae Corte
publié le 10 août 2021 à 9h21
Question posée le 9 août 2021, par LPCRouge

Bonjour,

«Mais qui ?» C’est le slogan antisémite brandi samedi dernier à la manifestation contre le pass sanitaire à Metz par Cassandre Fristot. Cette ancienne du FN devenue militante de l’ultranationaliste et islamophobe Parti de la France a rapidement été suspendue par son employeur – l’Education Nationale. Son domicile a été perquisitionné pour ces faits, qui ont fait réagir les ministres Blanquer et Darmanin. «La police regarde si l’on trouve dans son logement de quoi expliquer ou conforter la présomption d’antisémitisme», a précisé la préfecture de Moselle.

Plusieurs personnes sur Twitter ont publié des images montrant, selon eux, la même femme aux côtés de Jean-Marie le Pen, affublée d’une casquette de SS ou encore faisant un salut nazi.

Pourtant, comme l’ont fait remarquer plusieurs internautes, et comme Libération l’a écrit dans son article consacré à la pancarte antisémite de Cassandre Fristot, ces photos ne montrent pas Cassandre Fristot.

Sur deux d’entre elles, il s’agit en fait de Charlène Blanc, de son nom de scène Epona, qui a bien chanté pour un groupe de RIF (Rock Identitaire Français), il y a une dizaine d’années. Dans une interview datant de 2014 sur le site nationaliste Jeune Nation (inspiré du mouvement du même nom), quelques liens de musiques telles que «Souvenir d’Auschwitz» renvoient à des vidéos Youtube supprimées (quoique les ballades du groupe se revendiquant clairement du néonazisme sont toujours consultables sur Dailymotion).

Sur son profil Facebook, la chanteuse s’affiche avec les membres du groupe en 2014. Mais son activité est plus militante qu’artistique : sa photo de profil la montre aussi aux côtés de Jean-Marie Le Pen, qu’elle a interviewé sur la chaîne YouTube du Parti de la France. Toujours sur son profil, on la voit en photo lors d’un rassemblement de groupes identitaires radicaux à la mémoire d’un militant nationaliste de l’Œuvre française, Sébastien Deyzieu, décédé en 1994. On la retrouve aussi sur la chaîne Youtube de l’Equipe Communautaire de Paris.

«Soutien à Cassandre Fristot, que je ne connais pas»

Contactée par CheckNews, l’ex-chanteuse de rock néonazie affirme ne connaître Cassandre Fristot, «ni d’Eve ni d’Adam». Et d’ajouter : «Cassandre Fristot s’est vue affublée de mes photos, la pauvre…» La chanteuse assure par ailleurs que les internautes se sont encore plus emmêlé les pinceaux puisque selon elle, sur l’une des photos partagée par des internautes (où l’on voit une femme faire un salut nazi au milieu de drapeaux français), il ne s’agirait ni de Cassandre Fristot, ni d’elle-même.

La chanteuse de rock néonazie s’est aussi fendue d’un post Facebook, démentant être Cassandre Fristot… tout en la défendant, allant jusqu’à reprendre le slogan antisémite du «Qui ?» : «Soutien à Cassandre Fristot, que je ne connais pas, mais qui se retrouve sans le vouloir, à cause de pseudo-enquêteurs bidon, avec mes photos ainsi que celle d’une autre copine associées à son image… QUIIIIII à besoin d’aller chez l’ophtalmo ?»