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La récente revalorisation du smic est-elle due à la majorité actuelle, comme le suggère Gilles Legendre?

Macron réélu pour un second mandatdossier
Sur Twitter, le député LREM de Paris semble lier les dernières hausses (automatiques) du salaire minimum à l’action d’Emmanuel Macron et de la majorité présidentielle.
Gilles Legendre, President of the LRM group at the National Assembly, reacts in front of the media to Agnes Buzyn's loss to the municipal elections in Paris. Paris, France, June 28, 2020. (Florent Bardos/ABACA)
publié le 3 mai 2022 à 16h05
Question posée sur Twitter

Vous nous saisissez par rapport à un tweet du député LREM de Paris (et ancien responsable du groupe LREM à l’Assemblée nationale), Gilles Legendre, qui semble faire un lien entre la récente hausse du smic et l’action de la majorité actuelle.

«Hier, le #SMIC est passé de 1 269€ à 1 302,64 € net /mois, soit une hausse de 2,65 %, donc + 72€ en 1 an. Ne nous trompons donc pas : c’est bien @EmmanuelMacron et la #MajoritéPrésidentielle qui agissent pour le #pouvoirdachat des Français, en tenant compte de l’#inflation», écrit-il sur le réseau social.

Au 1er mai, le salaire minimum a effectivement augmenté de 2,65 %, pour s’élever à 1 645,58 euros bruts mensuels (1 302,64 euros nets). Soit une hausse, depuis le début de l’année, de 42,50 euros bruts et, sur un an, de 91 euros bruts, ou, comme le souligne Gilles Legendre, de 72 euros nets.

Mais le gouvernement n’a pas grand-chose à voir avec cette hausse du salaire minimum, la deuxième depuis le début de l’année et la troisième en un an. Celles-ci découlent en effet de règles qui l’ont précédée et qui sont essentiellement liées à la très forte inflation que connaît la France (et plus encore l’Europe) depuis quelques mois.

Selon le code du Travail, le smic est revalorisé, chaque 1er janvier, selon deux indicateurs (en dehors d’un éventuel coup de pouce, dont le dernier remonte à juillet 2012): le niveau de l’inflation des 20 % des ménages ayant les revenus les plus faibles (évolution de l’indice des prix à la consommation), et la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés (SHOE). Au 1er janvier 2022, et selon ces deux critères, le salaire minimum a été porté à 1 603,12 euros bruts (+0,9 %).

Mais le smic peut aussi être revalorisé en cours d’année, si l’inflation augmente de plus de 2 % par rapport à la dernière revalorisation. Le niveau de l’inflation retenu pour la hausse du smic au 1er janvier 2022 étant celui de novembre 2021 et l’inflation ayant augmenté de 2,65 % entre novembre 2021 et mars 2022, il a donc été procédé à une nouvelle hausse du même niveau, entrée en application au 1er mai.

L’année dernière, et en application des mêmes règles, il avait déjà été augmenté en cours d’année : + de 2,2 % en octobre 2021, soit 1 589,47 euros, contre 1 554,58 euros au 1er janvier 2021. Une hausse en cours d’année qui n’avait plus eu lieu depuis 2011.

Au 1er mai 2022, il se trouve donc à 1 645,58 euros, contre 1 554,58 euros en mai 2021, soit +5,8 % sur un an, ou 92 euros bruts (72 euros nets).

Evolution du smic brut depuis 2006 jusqu’au 1er janvier 2022. Source Insee

A noter, enfin, que non seulement le gouvernement actuel n’est pas responsable de ces hausses successives, mais qu’il envisageait plutôt, en décembre 2017, de limiter la revalorisation du smic à l’inflation, en supprimant la référence à la hausse du SHOE, comme l’expliquaient à l’époque nos confrères du Monde, reprenant une information de l’Opinion.