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La redistribution en France conduit-elle à une égalité parfaite entre les plus pauvres et les plus riches, comme le suggère BFMTV ?

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Un chroniqueur de la chaîne d’info a déclaré que l’écart entre les 10 % les plus modestes et les 10 % les plus aisés passait de 13 avant redistribution à 1 après. Une affirmation erronée.
Lors d'une marche contre la vie chère à Paris, le 16 octobre 2022. (Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
publié le 30 mai 2024 à 19h22

La France, pays de l’égalitarisme absolu ? A l’antenne de BFMTV le 23 mai, le journaliste Nicolas Doze revenait sur la fiscalité en France : «L’impôt sur le revenu participe à la redistribution monétaire dans notre pays : avant impôt, l’écart entre les 10 % d’en bas [les plus modestes, ndlr] et les 10 % d’en haut [les plus aisés] est de 13. Après impôt, ça passe de 13 à 7. Et une fois qu’on a ajouté les services publics, la santé, le logement, tutti quanti, l’écart tombe de 13… à 1. La redistribution existe en France. […] A ceux qui dénoncent une France des inégalités dans un pays ultralibéral, je pense qu’ils sont mal renseignés.»

Le journaliste s’est inspiré d’une note de l’Insee, Revenus et patrimoine des ménages, datant d’il y a déjà trois ans, et où l’on retrouve une partie des chiffres cités. Sauf qu’à aucun moment n’est mentionnée la conclusion à laquelle parvient le journaliste, à savoir un rapport qui «tombe» à 1 entre les plus pauvres et les plus riches après redistribution, autrement dit une égalité parfaite entre eux.

Des écarts réduits de moitié avec les services publics

Ce document de l’Insee, remplacé depuis par un travail plus récent et complet, retrace les effets de la «redistribution élargie» entre les différentes catégories de niveaux de vie. C’est-à-dire en