Dans un tweet publié lundi 19 septembre, Kévin Pfeffer, le député du Rassemblement national, raconte avoir été menacé par un chef de train, lors d’un voyage vers sa circonscription de Moselle. «Ahurissant ! De retour en circonscription, le chef de train menace de me sortir car il ne veut pas de “gens qui travaillent avec Marine Le Pen” et ajoute qu’il m’empêchera “de monter la prochaine fois”. Où sommes-nous ? Je saisirai la SNCF et la Deutsche Bahn !» écrit l’élu, qui ajoute une photo de son voyage à bord du train allemand ICE 9557, parti de la gare de l’Est en direction de Francfort.
Ahurissant ! De retour en circonscription, le chef de train menace de me sortir car il ne veut pas de "gens qui travaillent avec Marine Le Pen" et ajoute qu’il m’empêchera "de monter la prochaine fois".
— Kévin Pfeffer Ⓜ️🇫🇷 (@K_Pfeffer) September 19, 2022
Où sommes-nous ? Je saisirai la @SNCF et @DB_Bahn ! pic.twitter.com/LQX9aIzliC
Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont mis en doute la véracité de cette histoire. «Mais mec, personne te connaît ! Du coup personne te reconnaît ! C’est pas crédible ton affaire», lance un internaute au jeune député élu pour la première fois en 2022. «Les mecs du FN, ils ont toujours des histoires à raconter, meilleurs scénaristes que Tolkien», écrit un autre.
Le député a également reçu le soutien d’autres personnes qui trouvent «inadmissible» l’attitude de l’employé désigné. Un autre soutien dénonce quant à lui «le fascisme (socialiste) basique de certains employés SNCF [qui] s’exprime à visage découvert».
«Affaire regrettable»
Contacté par CheckNews, le député raconte que l’incident a eu lieu lundi soir, sur la ligne Paris-Francfort qu’il emprunte «régulièrement pour rentrer dans sa circonscription à Forbach». «Au bout d’un quart d’heure de trajet, j’ai été contrôlé, raconte-t-il. J’ai montré mon billet et ma carte de réduction, qui mentionnent le fait que je suis député car ils sont réservés via l’Assemblée nationale. Une demi-heure plus tard, le contrôleur est revenu me voir de manière très agressive pour me demander si j’étais M. Pfeffer. Il m’a dit que je n’étais pas le bienvenu à bord et m’a assuré, comme il travaille souvent sur cette ligne, qu’il ne me laisserait plus monter si je prenais à nouveau ce train. Il est ensuite parti, sans qu’il y ait d’agression physique. J’ai signalé le problème à un autre contrôleur.»
Sollicitée par CheckNews, la SNCF ne nous a pas donné d’éléments sur les circonstances de l’incident, mais le confirme : «C’est une affaire tout à fait regrettable et qui est un cas isolé. Cette situation est évidemment non conforme aux standards de qualité de service de l’offre Deutsche Bahn-SNCF en coopération.» Selon l’entreprise française, le contrôleur qui a interpellé le député français est un agent de la Deutsche Bahn. «[Leurs] équipes sont au courant et sont en train d’instruire l’affaire», ajoute la SNCF.
Contactée, la Deutsche Bahn indique qu’elle «regrette les désagréments causés à M. Pfeffer et [prend] très au sérieux les accusations qu’il a portées contre [leur] collaborateur». «Il est clair que la Deutsche Bahn défend des valeurs démocratiques et des relations respectueuses. Nous sommes en train de recueillir les explications du collaborateur impliqué afin de clarifier les faits», précise l’opérateur allemand.
Quant aux éventuelles sanctions, l’entreprise explique que pour «des raisons de protection des données», elle ne pas peut s’étendre «sur les conséquences éventuelles pour le collaborateur».