«Project twenty twenty-five» : ces trois mots reviennent en boucle, depuis plusieurs mois – et avec une intensité redoublée depuis quelques semaines – dans la bouche des représentants du Parti démocrate et de nombreux acteurs de la société civile opposés au retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le 9 juillet, Joe Biden, alors encore candidat à sa réélection, s’était lui-même fendu d’un bref tweet sibyllin : «Google Project 2025» («cherchez Project 2025 sur le moteur de recherche Google»). De fait, il y a de quoi mobiliser l’attention des électeurs étasuniens.
Projet ultralibéral, ultraconservateur, xénophobe, climatodénialiste
Le Project 2025, ou «projet de transition présidentielle», est un programme politique visant à transformer en profondeur les structures de gouvernance fédérales étasuniennes, avec la mise en place d’une administration autoritaire et radicale, et une complète mainmise du Président sur le pouvoir exécutif. Au service d’un projet économiquement ultralibéral, socialement ultraconservateur et protectionniste, farouchement opposé aux droits des femmes, xénophobe, et résolument climatodénialiste.
Le projet – déjà évoqué fin 2023 dans cet article de Libération – a été élaboré sous l’égide d’un think tank («cercle de réflexion») ultra-conservateur très influent, l’Heritage Foundation. L’organisme publie régulièrement